Après le Super Bowl dimanche dernier, un autre match attend ce soir les Américains : le « Super Tuesday ». Le suspense est total et, comme lors de la finale du championnat de football américain, aucune surprise n’est exclue.
Habituellement, ce grand rendez-vous électoral permet d’y voir plus clair. Les bulletins désignent dans chacun des deux partis le candidat qui briguera la Maison Blanche.
Mais ce soir, l’événement a une ampleur encore plus grande.
D’abord parce qu’il concerne pas moins de 24 Etats, la moitié du pays. Une première dans le système de désignation politique américain. Les votes ce soir permettront d’élire le gros des troupes qui votera dans un deuxième temps pour que chaque parti nomme son candidat. Lors de ce « Super Mardi », 2 084 délégués invités à la convention démocrate fin août seront choisis (dont 392 « super délégués » libres de leur choix) et 1 081 le seront côté républicain (dont 133 « super délégués »).
Le vote de ce soir est donc crucial. Pour l’emporter côté démocrate, il faudra rafler au moins 2 025 des 4 049 délégués invités à la convention démocrate (dont 796 « super délégués »). Côté républicain, il faudra le soutien de 1 191 délégués sur les 2 380 attendus à la convention (dont 576 « super délégués »). Les candidats démocrates se répartiront à la proportionnelle les délégués attribués dans chaque Etat, alors que chez les républicains, le vainqueur remportera presque partout tous les délégués attribués à cet Etat.
Ensuite parce que c’est encore la grande inconnue, du moins d’un côté de l’éventail politique. En effet, chez les démocrates, Hillary Clinton et Barack Obama sont au coude à coude dans les sondages et après les premiers caucus. Ce soir, l’un des deux candidats pourrait très bien se détacher tout comme il pourrait ressortir une quasi égalité entre les deux personnalités.
En raison du système complexe d’attribution des délégués, alloués à la proportionnelle en fonction des résultats de chaque candidat au niveau des circonscriptions électorales d’une part et de l’Etat d’autre part, il n’est pas certain qu’un vainqueur apparaîtra dans le camp démocrate à l’issue des consultations de ce soir.
Qui plus est, selon une enquête Gallup publiée hier par USA Today, le sénateur de l’Illinois, qui pourrait devenir le premier président noir des Etats-Unis, est crédité de 44 % d’intentions de vote parmi les électeurs démocrates, contre 45 % pour l’ancienne première Dame du pays. La marge d’erreur de ce sondage est de plus ou moins 3 %.
Si le suspense est entier côté démocrate, deux instituts de sondage indiquent en revanche que le champ semble dégagé côté républicain pour le sénateur de l’Arizona, John McCain, qui possède près de 20 points d’avance sur l’ancien gouverneur du Massachusetts, Mitt Romney. Outre ce dernier, il doit affronter l’ancien gouverneur de l’Arkansas, Mike Huckabee, et le représentant du Texas, Ron Paul. Mais John McCain, qui avait déjà été candidat à la candidature face à George Bush en 2000, devrait s’imposer ce soir.
