Un calme précaire régnait ce matin à Mitrovica, dans le Nord du Kosovo, après de violents affrontements entre Serbes et forces internationales qui ont fait un mort, un policier ukrainien, et plus de 150 blessés.
Le bilan fait état de 63 membres de la police de l’ONU et de quelque 80 Serbes blessés lors d’une opération de la police menée pour déloger des Serbes qui occupaient depuis vendredi deux tribunaux de l’ONU de la ville, réclamant d’être placés sous l’autorité de Belgrade.
Après les violences, les plus graves depuis la proclamation de l’indépendance du Kosovo le 17 février dernier, la police de l’ONU s’est retirée du nord de Kosovska Mitrovica, ville divisée dont le nord est majoritairement serbe et le sud albanais. La force de l’Otan (Kfor) est en revanche restée dans la partie nord de Mitrovica.
Le Premier ministre du Kosovo, Hashim Thaçi, a accusé hier soir la Serbie d’inciter à la violence. A Belgrade, le président Boris Tadic et le Premier ministre du gouvernement sortant Vojislav Kostunica, tous deux opposés à l’indépendance du Kosovo, ont appelé les autorités internationales à ne pas utiliser la force contre les Serbes.
Les violences à Mitrovica ont provoqué une vive inquiétude des Occidentaux et tendu à nouveau leurs relations avec la Russie qui soutient la farouche opposition de la Serbie à l’indépendance du Kosovo. Moscou a d’ailleurs a reproché à l’OTAN d’avoir fait usage d’une « force disproportionnée ».