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Kosovo : Toujours en quête d'un compromis

Article du 27/11/2007

Serbes et Kosovars albanais restaient divisés mardi sur le futur statut du Kosovo, au deuxième jour de leurs négociations de la dernière chance en Autriche, sans grand espoir d'aboutir à un compromis.
Une offre détaillée de compromis présentée par les Serbes pour cette province à majorité albanaise, basée sur une "auto-détermination du Kosovo" mais toujours dans les frontières de la Serbie, a immédiatement été rejetée par la délégation kosovare, selon une source serbe, à la reprise de ces discussions menées à huis clos dans la station thermale de Baden, près de Vienne.
Estimant présenter "la base pour un compromis", le président serbe Boris Tadic a détaillé les compétences "d'habitude réservées seulement aux Etats souverains" que la Serbie concéderait à un Kosovo autonome: l'autodétermination, mais avec l'accord de Belgrade, l'accès aux organisations internationales, mais auprès desquelles Belgrade resterait le seul représentant de la Serbie, entre autres.
Le Kosovo n'aurait pas droit à une armée mais à une gendarmerie pour assurer l'ordre, et Belgrade continuerait à être associé à la politique étrangère, de défense, de contrôle des frontières et de protection de l'héritage serbe du gouvernement kosovar, selon le texte de son discours distribué aux journalistes.
La mise en place de ce compromis, s'il était accepté, serait "surveillée et garantie par la communauté internationale".
Pourtant, pour les Kosovars, la seule solution acceptable reste l'indépendance.
Les Serbes refusent de reconnaître "qu'il existe de facto déjà un Kosovo indépendant qui ne demande qu'à être formellement reconnu par la communauté internationale", a affirmé le porte-parole de la délégation kosovare, Skender Hyseni.
La province du sud de la Serbie, d'une superficie de près de 11.000 kilomètres carrés et dont plus de 90% des 2 millions d'habitants sont albanais, est administrée depuis 1999 par la Mission des Nations unies au Kosovo (Minuk), et une force internationale dirigée par l'Otan, la KFOR, y est déployée.
Le futur Premier ministre kosovar, Hashim Thaci, a reconnu que "les positions de Pristina et Belgrade sont diamétralement opposées", en précisant: "Nous respectons le voeu de notre peuple d'un Etat indépendant, alors que les Serbes veulent revenir au statut d'autonomie que nous avons connu du temps de Slobodan Milosevic", l'ancien président serbe et yougoslave.
"Le Kosovo sera un Etat moderne pour tous ses citoyens et (...) nous nous engageons à promouvoir la paix et la stabilité dans la région", a redit M. Thaci.
L'heure n'était pas à l'optimisme mardi à Baden quant aux chances de parvenir à un accord d'ici la fin de cette ultime réunion mercredi matin.
Si le porte-parole kosovar craignait qu'il ne faille "rien attendre de spectaculaire" d'ici mercredi matin, le chef de la diplomatie serbe, Vuk Jeremic, a rappelé que "la Serbie est prête à des compromis et des négociations aussi longtemps qu'il faudra pour trouver une solution, avant ou après le 10 décembre".
"Cela vaut le coup de continuer pour la paix, la stabilité et la prospérité", selon lui.
Pristina a, de son côté, réitéré son refus de négocier au-delà du 10 décembre, date fixée par l'ONU pour clore les discussions et pour la remise d'un rapport de la troïka de médiateurs russe, américain et européen qui tentent depuis août de parvenir à une solution.
Américains et Européens considèrent également le 10 décembre comme la date butoir de clôture des discussions, alors que les Russes refusent une limitation dans le temps tant qu'il n'y aura pas de compromis accepté par les deux parties.
Enfin, M. Jeremic a une nouvelle fois mis en garde devant les vastes conséquences d'une déclaration unilatérale d'indépendance annoncée par les Kosovars pour une date peu après le 10 décembre: "Quiconque le décidera devra porter la responsabilité de tout ce qui pourrait s'en suivre".




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