En élisant le pro-Européen Boris Tadic, les Serbes ont ainsi exprimé leur volonté de voir leur pays rejoindre l’Europe des 27.
Cette élection, la plus importante depuis la chute du régime autoritaire de Slobodan Milosevic en octobre 2000, a pris l’allure d’un véritable référendum pour ou contre l’UE. Au deuxième tour de la présidentielle, le président sortant Boris Tadic, favorable à l’Union Européenne, était opposé à un eurosceptique, Tomislav Nikolic, du Parti radical serbe (SRS, ultranationaliste pro-russe). Les Serbes ont voté en nombre lors de cette présidentielle et la participation a atteint 67,6 %, un chiffre record depuis l’élection présidentielle de 2000, qui avait précipité la chute de Slobodan Milosevic.
Boris Tadic a promis à ses électeurs que la Serbie obtiendrait dès la fin de l’année le statut officiel de candidat à l’UE. Le pays a paraphé en novembre 2007 l’Accord d'association et de stabilisation, premier pas vers l’adhésion, et le nouveau président serbe souhaite le signer aussi vite que possible.
Un pas pour le Kosovo
Par ailleurs, ce vote est intervenu à un moment crucial pour la Serbie. Les leaders albanais du Kosovo ont annoncé qu’ils proclameraient, après la présidentielle serbe, l’indépendance de la province administrée par l’ONU depuis la fin du conflit de 1998-1999 entre les forces serbes et les séparatistes albanais.
La victoire de Boris Tadic risque de mettre en difficulté le Premier ministre Vojislav Kostunica, de sensibilité nationaliste, lui qui avait refusé de soutenir Boris Tadic à la présidentielle estimant insuffisant son engagement contre l’indépendance du Kosovo.