Kosovo : Une indépendance pas encore proclamée mais déjà contestée
Article du 14/02/2008
Belgrade a prévenu : le gouvernement serbe annulera à l’avance toute proclamation d’indépendance du Kosovo, proclamation qui pourrait être imminente alors que la Serbie et son allié traditionnel, la Russie, ont obtenu la tenue aujourd’hui d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Kosovo.
La Serbie refuse de voir « un Etat fictif sur son territoire », a déclaré le Premier ministre, le nationaliste Vojislav Kostunica, qualifiant les leaders albanais du Kosovo de « terroristes reconnus ». Le pays a récemment adopté un « plan d’action » dont les détails sont restés secrets.
L’option militaire a été catégoriquement écartée et la Serbie ne devrait pas non plus utiliser l’arme du blocus économique, a indiqué sous couvert d’anonymat une source proche du gouvernement. Facilement contournable par les autorités kosovares, un blocus sur le passage des produits alimentaires ou de l’énergie électrique risquerait de frapper les quelque 60 000 Serbes disséminés au Kosovo dans diverses enclaves, a expliqué cette source. La Serbie pourrait en revanche procéder à une révision de ses relations diplomatiques avec les pays qui reconnaîtront l’indépendance du Kosovo, et la rupture avec les Etats-Unis, considérés comme cette décision, n’est pas écartée, selon la même source.
Ces derniers ont essayé de tendre la main à la Serbie, Condoleezza Rice reconnaissant que le pays allait connaître une « période extraordinairement difficile ».
Les Serbes du Kosovo, restés dans la province après le conflit de 1998-1999 et les bombardements de l’OTAN, vont très probablement rejeter la proclamation d’indépendance, et la partie nord de la province, ou quelque 50 000 Serbes sont majoritaires, devrait faire sécession ou demander son rattachement à la Serbie. De nouvelles violences entre Serbes et Albanais après la proclamation d’indépendance ne sont pas entièrement écartées.