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Bourse de Paris : Retour dans le vert au terme d’une journée chargée en piètres nouvelles

Article du 14/08/2008

Mnemo : PXI


L’indice parisien a renoué ce soir avec le vert. La Bourse de Paris a fini en hausse de 0,41 % à 4 420,91 points.
La Bourse de Paris avait hier accusé une forte baisse, le CAC 40 lâchant 2,56 % à 4 402,97 points, très près des 4 400 points.

La Bourse de New York a ouvert en baisse : le Dow Jones perdait 0,5 % et le Nasdaq 0,41 %.
Vers 13h40 GMT, le Dow Jones Industrial Average (DJIA) cédait 58,21 points à 11 474,75 points et l’indice Nasdaq, à forte composante technologique, 9,92 points à 2 418,70 points.
L’indice élargi Standard & Poor’s 500 lâchait 7,67 points à 1 278,16 points (- 0,6 %).
Ce soir vers 17h30, l’indice Dow Jones gagnait 0,91 % à 11 638,40 points et le Nasdaq Composite 0,84 % à 2 449,01 points. Les marchés actions américains se sont rapidement retournés à la hausse sous l’impulsion des valeurs financières alors que la séance avait débuté sous les sombres auspices d’une inflation en juillet au plus haut depuis 17 ans.
Hier, Wall Street avait pâti du rebond du pétrole et des inquiétudes persistantes entourant les valeurs financières et la consommation aux Etats-Unis : le Dow Jones avait perdu 0,94 %, le Nasdaq 0,08 % et le S&P 500 0,29 %.

La journée était chargée en informations aujourd’hui.
Aux Etats-Unis, « les données économiques sont désastreuses », expliquait Art Hogan du cabinet Jefferies.
Les prix à la consommation ont augmenté de 0,8 % par rapport à juin, soit deux fois plus que les attentes des marchés. L’indice de base (hors alimentation et énergie) a progressé de 0,3 %, bien plus que prévu également. Les prix de l’énergie ont augmenté de 4 % d’un mois sur l’autre, après une progression de 6,6 % en juin. Les coûts de l’énergie ont bondi de 29,3 % en rythme annuel et le prix de l’essence à la pompe de 37,9 %. Les prix de l’alimentation ont eux crû de 0,9 % en juillet après un gain de 0,8 % le mois précédent et ils ont gagné 6 % en rythme annuel.
Sur un an, l’inflation a bondi de 5,6 %, ce qui est la progression la plus importante depuis janvier 1991 à l’époque de la première guerre du Golfe. L’indice de base a progressé de 2,5 %, soit la hausse la plus marquée depuis février 2007.
Ce rapport était très attendu parce que les investisseurs redoutent que les ménages limitent leurs dépenses superflues, en raison de la flambée des prix de l’énergie et des denrées agricoles. Or la consommation compte pour plus de deux tiers de l’activité économique aux Etats-Unis. Ces données relancent aussi les interrogations du marché sur les prochaines décisions de la banque centrale (Fed) qui lutte contre une économie au ralenti et la menace d’une spirale inflationniste.
Concernant le marché du travail, le marché de l’emploi a également envoyé un message négatif : les demandes hebdomadaires d’allocation chômage ont baissé de seulement 10 000 à 450 000 la semaine dernière, alors que les analystes tablaient sur un recul de 24 000.
La moyenne mobile sur quatre semaines, considérée comme un baromètre plus fiable, a augmenté à 440 500 contre 421 000 la semaine précédente. Cette moyenne est au plus haut depuis plus de six ans.
Concernant le secteur immobilier, à noter la chute de 7,6 % des prix de l’immobilier américain au deuxième trimestres. La chute atteint 17,4 % dans l’ouest du pays, selon la fédération d’agents immobiliers National Association of Realtors (NAR).

En Europe, de nombreuses statistiques ont été dévoilées également.
Comme attendu, l’économie de la zone euro s’est contractée de 0,2 % au deuxième trimestre comparé au premier, selon des données publiées par l’office européen des statistiques Eurostat. Il s’agit du premier recul du Produit Intérieur Brut (PIB) depuis la création de la zone. Jusqu’ici, la pire situation remontait au deuxième trimestre 2003 avec une croissance nulle.
Cette baisse était largement attendue après la croissance inespérée de 0,7% enregistrée au premier trimestre.
Le mauvais chiffre du deuxième trimestre pourrait alimenter les craintes d’une récession dans la zone euro, un risque évoqué depuis plusieurs semaines par certains économistes. Par définition, une économie entre en récession quand son PIB recule pendant deux trimestres consécutifs, ce qui n'est pas encore le cas de la zone euro.
Cependant, le climat économique de la zone euro est à son plus bas depuis quinze ans, selon la dernière étude de la conjoncture mondiale de l’Ifo. Selon cette étude, les analystes s’attendent à une poursuite du ralentissement de l’activité économique sur les six prochains mois.
En Allemagne, première économie de la zone, on a enregistré au deuxième trimestre une baisse de 0,5 % du PIB, ce qui ne lui était plus arrivé depuis l’été 2004, selon l’estimation flash publiée par l’Office fédéral de la statistique.
« La faiblesse du deuxième trimestre était attendue. Mais si l’on regarde la première partie de l’année, l’économie allemande se comporte plutôt bien », a voulu rassurer le ministre allemand de l’Économie Michael Glos, ajoutant que le gouvernement maintenait son objectif de croissance à 1,7 % pour 2008.
Le responsable politique a attribué la contraction du PIB allemand aux turbulences qui secouent les marchés financiers, aux prix élevés du brut et au dollar faible.
La performance du premier trimestre a été pour sa part revue en baisse, donnant désormais une croissance de 1,3 % contre + 1,5 % annoncé précédemment.
En France, mauvaise nouvelle également puisque le PIB tricolore a reculé de 0,3 % au deuxième trimestre 2008, a annoncé l’INSEE. Ce chiffre est une première estimation, susceptible d’être révisée. Il s’agit néanmoins de la première baisse depuis le quatrième trimestre 2002.
L’INSEE a par ailleurs revu en baisse la croissance du premier trimestre à 0,4 % contre 0,5 % auparavant.
Au Royaume-Uni, la Banque d’Angleterre a laissé entendre qu’une entrée en récession de l’économie n’était pas exclue pour les prochains trimestres.
En Espagne, le PIB a enregistré au deuxième trimestre une croissance inattendue de 0,1%. La croissance du PIB a toutefois ralenti par rapport au taux de 0,3 % observé au premier trimestre et tombe à un nouveau plus bas de 15 ans, précise l’Ine.
En Italie, selon des chiffres dévoilés en fin de semaine dernière, il faut s’attendre à un PIB en contraction de 0,3 % en avril-juin.

Autre point actuellement très sensible pour les marchés, la hausse des prix a été au coeur de l’actualité des marchés des deux côtés de l’Atlantique, avec les chiffres de l’inflation pour juillet aux Etats-Unis et la deuxième estimation de l’inflation en juillet pour la zone euro.
Fin juillet, l’Office européen des statistiques Eurostat avait, dans une première estimation, avancé que l’inflation en zone euro le mois dernier avait encore accéléré pour battre un nouveau record, à 4,1 % sur un an.
Le taux annuel d’inflation pour juillet a finalement été révisé en baisse à + 4 %, par Eurostat.
Hors éléments volatils que sont l’alimentation et l’énergie, l’inflation annuelle ressort à 2,5 %, comme en juin. D’un mois sur l'autre, les prix de détail ont baissé de 0,2 % en juillet, après une hausse de 0,4 % en juin.
Eurostat rappelle que le taux d’inflation annuel de l’UE a été de 4,4 % en juillet 2008, contre 4,3 % en juin. Un an auparavant, il était de 2 %.
En Allemagne, le chiffre de l’inflation ressort bien à 3,3 % en juillet, selon les données définitives publiées par l’office fédéral de statistique Destatis. L’institut explique les deux tiers de l’inflation sur un an en juillet par la hausse de 8,2 % des prix des biens de consommation non-durable, notamment les prix de l’énergie (+ 15,1 %) et de l'alimentation (+ 8 %).
L’indice des prix allemands harmonisé, calculé pour faciliter les comparaisons européennes, a augmenté de 3,5 % en juillet par rapport à juillet 2007 et de 0,7 % en comparaison avec juin.

Enfin, la France fait état d’un marché de l’emploi en berne au second trimestre 2008. L’emploi salarié dans les entreprises du secteur principalement marchand a diminué de 0,1 % au deuxième trimestre comparé au premier trimestre, selon des chiffres provisoires du ministère de l’Emploi.
Ces chiffres marquent un coup de frein (- 12 200 postes sur un trimestre) dans le rythme trimestriel de création nette d’emplois. Ils sont en retrait par rapport à la période récente (+ 70 700 postes au premier trimestre 2008, + 63 000 postes au quatrième trimestre 2007, + 66 100 au troisième trimestre, + 62 500 au deuxième trimestre, + 118 500 au premier trimestre).
Cela ramène la hausse annuelle de l’emploi salarié dans les entreprises du secteur principalement marchand à 1,1 %. Et cela n’augure rien de bon. Les économistes prédisent un ralentissement des créations d’emplois cette année, après le dynamisme inédit de l’année dernière (+ 2 %, soit + 352 000 postes). La ministre de l’Economie et de l’Emploi Christine Lagarde a d’ailleurs reconnu ce matin sur France Inter que l’on devait « s’attendre à moins de créations d’emplois en 2008 qu’on en a eu en 2007 ».
Parallèlement, selon le ministère, le salaire mensuel de base (SMB) a augmenté de 0,9 % au deuxième trimestre par rapport au premier trimestre mais cela n’a pas suffi à compenser le pic d’inflation du début de l’année. Sur un an, le SMB progresse de 3,1 %, moins vite que l’inflation observée entre juin 2007 et juin 2008 (+ 3,5 %), soit une perte du pouvoir d’achat des salaires de 0,4 point sur douze mois.
L’indice du salaire horaire de base des ouvriers (SHBO), qui sert pour le calcul de la revalorisation du Smic, a progressé de 1,1 % au cours du trimestre et de 3,4 % sur un an. Ces hausses « tiennent pour partie à la revalorisation anticipée du Smic de 2,3 % au 1er mai 2008 », précise le ministère.
L’estimation, réalisée à partir d’une enquête couvrant les entreprises de dix salariés et plus, a recensé provisoirement 16,08 millions de salariés fin juin, soit 174 300 de plus qu’un an auparavant.
Par secteur d’activité, la construction est le seul à afficher une progression des créations d’emploi sur un trimestre (+ 0,6 %, soit + 8 300 postes) et sur un an (+ 3,6 %, soit + 53 600 postes). Dans les services, les créations d’emploi ont baissé de 0,1 % comparé au premier trimestre (- 9 000 postes), ce qui réduit leur hausse à 1,5 % comparé au deuxième trimestre 2007 (+ 164 700 postes). Les effectifs salariés de l’intérim (comptabilisés dans les services, même si les intérimaires travaillent majoritairement dans l’industrie) ont chuté de 6,8 % au cours du deuxième trimestre (- 45 200) et de 5,9 % sur un an (- 39 100). Dans l’industrie, les entreprises continuent de détruire plus d’emplois qu’elles n’en créent, par le jeu des externalisations, restructurations, délocalisations, au rythme de - 0,3 % sur le deuxième trimestre (- 11 600 postes) et de - 1,2 % sur un an (- 44 000 postes).
Les résultats définitifs seront publiés le 11 septembre pour les créations d’emplois et le 19 septembre pour les salaires.

A suivre demain vendredi 15 aux Etats-Unis : l’indice Empire State de la Fed de New York pour le mois en cours, les chiffres de la production industrielle en juillet et l’indice de confiance des consommateurs du Michigan en août.

Francebourse.com, avec AFP
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