Alitalia : Le plan de sauvetage de Rome mis en péril par les « doutes » de Bruxelles
Article du 24/04/2008
Le gouvernement italien est loin d’avoir sauvé Alitalia. Comme on pouvait s’y attendre, la Commission européenne a fait état de « doutes sur la nature de l’aide » promise par Rome à la compagnie aérienne au bord de la faillite.
Après le retrait de l’offre d’Air France – KLM, le gouvernement italien a voulu privilégier une solution nationale. Le chef de gouvernement sortant Romano Prodi a décidé, en concertation avec son successeur désigné Silvio Berlusconi, d’accorder un prêt d’urgence de 300 millions d’euros à Alitalia. Une solution qui permettrait à la compagnie de survivre en attendant une reprise opérationnelle, comme le laisse entendre Silvio Berlusconi. Rome joue la montre : Alitalia, qui perd au moins un million d’euros par jour, est plus que jamais au bord du précipice.
Reste que cette aide n’est pas assurée. Bruxelles tique en effet sur sa légalité. Rome a déjà volé au secours d’Alitalia lors de difficultés dans le passé. Les derniers versements remontent à 2001. La compagnie n’a donc plus le droit à des aides d’Etat jusqu’en 2011, explique Bruxelles depuis plusieurs jours. En Italie, on rétorque qu’il ne s’agit pas d’une aide d’Etat mais d’un prêt accordé à des conditions commerciales.
La Commission européenne n’est pas la seule à s’interroger. La compagnie aérienne irlandaise à bas coûts Ryanair a déjà annoncé une plainte auprès de la Commission pour empêcher l’octroi du prêt. Et « la patronne des patrons » italiens, Emma Marcegaglia, a aussi estimé que le prêt n’était acceptable que s’il débouchait sur un projet de reprise valable.