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Air France-KLM : Réunion sous tension avec les syndicats d'Alitalia

Article du 19/03/2008
La réunion entre les syndicats d'Alitalia et le PDG d'Air France-KLM sur le rachat de la compagnie italienne a été suspendue mardi soir après six heures de discussions tendues, des manifestations et le jugement du ministre italien des Transports pour qui l'offre est un « diktat ».
« Plus qu'une offre », le projet de reprise du groupe franco-néerlandais ressemble à « un diktat plein de clauses vexatoires, au point qu'au-delà d'être inacceptable il laisse aussi des doutes sur les réelles intentions finales », a dénoncé le ministre Alessandro Bianchi, cité par l'agence de presse Ansa.
Alessandro Bianchi a appelé à « des modifications significatives de l'offre d'Air France-KLM » voire carrément à des « offres nouvelles et plus constructives de la part d'autres opérateurs ».
Ces déclarations sont venues peser sur un climat déjà alourdi par les manifestations de quelque 350 salariés devant le siège d'Alitalia à Rome qui ont dégénéré en début d'après-midi en affrontements avec les forces de l'ordre, faisant un blessé léger. Il s'agit d'un employé d'une entreprise de maintenance qui risque de faire les frais du projet de reprise.
Une autre manifestation de salariés protestant contre le plan d'Air France-KLM a également rassemblé plusieurs dizaines de personnes à l'aéroport de Rome Fiumicino.
La réunion entre le PDG d'Air France-KLM Jean-Cyril Spinetta et les neuf syndicats d'Alitalia s'était ouverte peu après 14H00 GMT, le groupe franco-néerlandais exigeant le feu vert des organisations syndicales avant le 31 mars pour donner suite à son offre de reprise.
« Nous ne sommes pas obligés d'acquérir Alitalia », a averti Jean-Cyril Spinetta au cours de la réunion.
Le projet d'Air France-KLM « peut sembler douloureux » mais il est en mesure « de faire décoller la compagnie aérienne au sein d'un grand groupe européen comme cela a été le cas pour KLM », a-t-il ajouté.
La compagnie franco-néerlandaise prévoit la suppression de 1.600 postes - sur les 10.000 actuels - et indique qu'elle ne reprendra que « quelques-unes des activités actuellement gérées par AZ Servizi », le pôle maintenance et administration d'Alitalia qui emploie 8.300 salariés.
Mais les syndicats ont rejeté ces propositions, les jugeant excessives, et souhaitent une nouvelle rencontre avec la direction du groupe franco-néerlandais pour pouvoir discuter de ces chiffres, mais aucune date n'était évoquée mardi soir, selon l'agence Ansa.
Depuis l'adoption dimanche à l'aube du projet par le conseil d'administration d'Alitalia, les organisations syndicales italiennes n'ont cessé de faire part de leurs vives inquiétudes concernant les conditions de reprise.
Le secrétaire général de la Cisl, Rafaelle Bonanni, a jugé le comportement du gouvernement de Romano Prodi « absolument détestable », évoquant le risque de suppression de 7.000 emplois entre l'activité de transport aérien et AZ Servizi.
« Ils ont tout fait en coulisses, seuls, et au dernier moment ils veulent se décharger de la décision sur nos épaules », a accusé le dirigeant syndical lors d'une émission télévisée.
De son côté, la Cgil, principal syndicat de la compagnie, a exigé « des marges de négociation » sur le projet sous peine de mettre son veto.
L'Association nationale des pilotes de lignes commerciales (ANPAC), un des syndicats d'Alitalia, a déjà émis « un jugement extrêmement négatif » sur le projet de reprise d'Alitalia par Air France-KLM, estimant que celui-ci entraînera de nombreux licenciements et « la disparition de l'activité cargo » du transporteur italien.
A la Bourse de Milan, Alitalia a encore plongé mardi, perdant 29,43% à 0,28 euro, poursuivant son ajustement vers le cours proposé par Air France-KLM dans son offre de reprise conditionnelle.

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