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Alitalia : des « marges de manoeuvre inexistantes », selon Spinetta

Article du 20/03/2008
Les marges de manoeuvre sur la proposition de rachat par Air France-KLM d'Alitalia sont « inexistantes ou très faibles », a déclaré mercredi le PDG de la compagnie franco-néerlandaise Jean-Cyril Spinetta, lors d'une conférence de presse à Rome.
« Ce n'est pas une négociation classique. Les marges de manoeuvre, compte tenu de la situation et du processus, sont inexistantes ou très faibles », a-t-il déclaré.
« Le soutien des salariés passe évidemment par un accord de manière majoritaire des syndicats. Si ce soutien n'existe pas, il sera très difficile pour Air France de s'engager dans une opération dans ces conditions », a ajouté Jean-Cyril Spinetta.
Avant cette conférence de presse, Air France-KLM et les syndicats d'Alitalia affichaient mercredi leur pessimisme sur la possibilité d'aboutir à un accord au lendemain d'une première rencontre qui s'est achevée sur un constat de forte divergence.
Le patron de la compagnie franco-néerlandaise, Jean-Cyril Spinetta, estimait que « l'accord est en péril » tout en ajoutant qu'il avait « encore confiance ». Air France-KLM exige le feu vert des syndicats d'Alitalia avant le 31 mars pour lancer son offre sur la compagnie italienne au bord de la faillite.
Mais les organisations syndicales ont très mal accueilli le plan présenté par Jean-Cyril Spinetta et ont émis « un jugement très critique sur la rencontre », dans un communiqué commun.
Le projet d'Air France-KLM prévoit la suppression de 1.600 postes - sur les 10.000 actuels de l'activité transport aérien - , et la reprise de seulement une partie d'AZ Servizi, le pôle maintenance et administration d'Alitalia qui emploie 8.300 salariés. Les syndicats craignent près de 7.000 suppressions de postes au total.
« Les bases de la proposition sur le périmètre de la compagnie, sur l'emploi, la flotte et le calendrier de la négociation rendent difficile l'hypothèse d'un accord et même la poursuite de la discussion », ont averti les syndicats.
Ils demandent en particulier des garanties sur le maintien du périmètre de la compagnie, les investissements et sur l'emploi.
Une nouvelle convocation leur a été adressée pour jeudi à 09H00 (08H00 GMT) avec les dirigeants d'Alitalia et de Fintecna, la holding publique qui chapeaute les activités de maintenance, a-t-on appris de source syndicale.
La convocation ne fait pas mention de la présence de Jean-Cyril Spinetta. Le président d'Air France-KLM était reçu en milieu de journée à la présidence du Conseil italien avant une rencontre avec la presse à 16H00 (15H00 GMT) à Rome.
De son côté, le ministre de l'Economie, Tommaso Padoa-Schioppa a mis en garde contre la tentation de refuser l'offre d'Air France-KLM qui conduirait selon lui la compagnie à la faillite.
« Tout peut arriver. Je suis le chauffeur d'une ambulance qui fonce pour conduire un malade au seul hôpital qui a bien voulu l'accepter. Je conduis le plus rapidement que je peux mais il est possible que je n'arrive pas à temps car il y a des feux rouges qui me ralentissent... », a déclaré le ministre au Corriere della Sera.
Le Trésor italien, qui gère les 49,9% de l'Etat dans la compagnie italienne, a donné son feu vert lundi soir à la reprise par le groupe franco-néerlandais.
Mais le débat sur le destin d'Alitalia provoque des dissensions y compris au sein du gouvernement démissionnaire de Romano Prodi.
Le ministre de la Solidarité sociale, Paolo Ferrero, a reconnu que le sujet avait donné lieu à de « vifs échanges » lors du conseil des ministres de mercredi.
Outre la question de l'emploi et l'avenir d'AZ Servizi, la classe politique s'inquiète de l'avenir de l'aéroport de Milan-Malpensa où Alitalia va réduire de deux tiers ses vols dès la fin mars avant l'arrêt programmé de l'activité cargo en 2010.
La maire de Milan, Letizia Moratti, menace de maintenir sa demande de dommages-intérêts contre Alitalia, ce qui entraînerait l'abandon du projet de reprise par Air France-KLM.


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