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Alitalia : approuve l'offre de reprise peu chère d'Air France-KLM

Article du 17/03/2008
Le conseil d'administration de la compagnie aérienne Alitalia a approuvé dans la nuit de samedi à dimanche l'offre de reprise présentée par le franco-néerlandais Air France-KLM, qui valorise le groupe italien à un niveau très faible.
« Le conseil d'administration d'Alitalia a délibéré à l'unanimité » et décidé d' « accepter l'offre d'Air France-KLM et de conclure le dit contrat », a indiqué Alitalia, au terme d'une réunion, commencée en milieu de matinée samedi et conclue à 01H25 GMT dimanche. Une décision dont « s'est félicité » Air France-KLM dans un communiqué.
« Le contrat prévoit, entre autres, le lancement de la part d'Air France-KLM d'une offerte publique d'échange portant sur 100% des actions d'Alitalia », sur une base de proposition d' « échanger 160 actions Alitalia possédées contre une action Air France », est-il indiqué.
Cet échange valorise une action de la compagnie italienne à un peu moins de 10 centimes d'euros, ce qui est très faible par rapport au dernier cours du titre vendredi qui était de 0,53 euros. Il y a trois mois, au début du lancement des négociations entre les deux groupes, la presse avait évoqué sans que jamais Air France-KLM ne le confirme, une offre valorisant une action Alitalia à 35 centimes d'euros. L'action d'Alitalia, en pleine déconfiture financière, a beaucoup reculé ces derniers mois.
Le nombre de suppressions d'emploi au sein du groupe italien seront équivalents à « environ 1 600 », sur quelque 11 000, souligne le communiqué d'Alitalia. Air France-KLM ne fait de son côté aucun commentaire sur l'emploi.
Concernant la reprise du pôle AZ Servizi (maintenance, administration, au total 8 300 salariés), un véritable boulet financier que le président d'Alitalia Maurizio Prato désirait totale, le communiqué indique sans précisions que la nouvelle compagnie « rachètera quelques unes des activités actuellement gérées par Alitalia Servizi ». Air France-KLM ne fait aucun commentaire à ce sujet dans son communiqué.
La compagnie franco-néerlandaise propose également d'acquérir les obligations convertibles en actions Alitalia émises par la compagnie italienne à la valeur actuelle de marché soit 0,3145 euro par obligation pour un montant total de 608 millions d'euros.
Air France-KLM s'engage à garantir une augmentation de capital d'un milliard d'euros lancée dès la clôture de l'offre et ouverte à tous les actionnaires d'Alitalia. Cette augmentation de capital significative servira prioritairement à la relance commerciale de la compagnie italienne.
Le conseil d'administration d'Alitalia a également approuvé un nouveau Plan triennal 2008-2010 qui « prévoit une phase de restructuration et d'assainissement, suivie d'une phase de relancement et de développement à partir de 2010 à travers le renouvellement de la flotte ».
La nouvelle Alitalia « outre son identité italienne, maintiendra ses propres marque et logo » et continuera « d'avoir un rôle autonome, à l'égal d'Air France et KLM », est-il indiqué dans le communiqué d'Alitalia.
Lundi, le gouvernement italien de Romano Prodi - qui assure les affaires courantes après sa démission en janvier - doit se prononcer sur l'offre d'Air France-KLM, mais la concrétisation de cette décision devrait revenir au gouvernement, issu des législatives des 13 et 14 avril.
Si l'offre est approuvée par le gouvernement de Romano Prodi lundi, doivent également donner leur aval les syndicats italiens et Bruxelles qui dispose d'un délai de deux mois pour faire part de ses observations.
Alitalia est au bord du gouffre financier. Sa trésorerie s'élevait à 282 millions d'euros fin janvier et elle négocie la vente de terrains à l'aéroport de Rome pour obtenir une bouffée d'oxygène.

Les syndicats d'Alitalia s'inquiètent

Les principaux syndicats d' Alitalia se sont déclarés inquiets lundi de l'offre d'Air France-KLM, en particulier de la fin annoncée de l'activité cargo et du démembrement d'AZ Servizi, la filiale regroupant les activités de maintenance et d'administration.
Air France-KLM exige un accord d'ici le 31 mars avec les syndicats pour lancer son offre sur la compagnie italienne.
Le PDG d'Air France-KLM, Jean-Cyril Spinetta et celui d'Alitalia, Maurizio Prato, doivent rencontrer les syndicats d'Alitalia mardi à 15H00 (14H00 GMT) à Rome, a-t-on appris de source syndicale.
L'offre d'Air France-KLM « n'est pas acceptable pour les pilotes », a indiqué leur syndicat, l'Anpac, dans un communiqué. L'Anpac était pourtant jusque-là favorable à une reprise par la compagnie franco-néerlandaise.
« En l'absence de modifications (...), nous ne souscrirons aucun accord et nous nous opposerons de façon extrêmement conflictuelle », a averti le syndicat sans donner davantage de précision.
L'organisation des pilotes s'inquiète de la fin programmée de l'activité cargo en 2010 qui entraînera la mise au rancart de 5 avions avec « un nouvel impact sur Milan-Malpensa où se trouve l'ensemble de l'activité cargo ».
L'aéroport de Malpensa doit déjà faire face au retrait de deux tiers des vols de passagers d'Alitalia à compter du 31 mars.
De son côté, la Filt-Cgil a dénoncé une « humiliante reddition sans conditions » et est préoccupée pour l'avenir des 8.300 salariés d'AZ Servizi, dont Air France-KLM ne veut reprendre qu'une partie, le restant devant demeurer sous l'aile de la holding publique Fintecna.
« La Filt Cgil ne se soustraira pas à la négociation, même tardive, et fera valoir avec détermination ses arguments », indique le secrétaire général du principal syndicat de la compagnie, Fabrizio Solari.
Le titre Alitalia a été suspendu à la baisse lundi matin à la Bourse de Milan.

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