Alors que les pertes s’alourdissent encore au premier trimestre, la compagnie aérienne est plus que jamais dans une situation critique, avec des finances dans le rouge vif et un repreneur aux abonnés absents.
Alitalia a annoncé une perte avant impôts de 215 millions d’euros au titre des trois premiers mois de l’année. Sa situation patrimoniale s’est encore dégradée après une dépréciation de la valeur de ses avions et le patrimoine net s’élevait à seulement 96 millions d’euros fin mars, souligne la compagnie. La flambée des cours du pétrole qui impacte de 62 millions d’euros sur le résultat d’exploitation n’a pas servi non plus la compagnie qui n’a pas de couverture pour limiter l’effet des hausses.
Et malgré l’aide de l’Etat, via un prêt d’urgence de 300 millions d’euros, Alitalia ne pourra s’en sortir seule. La compagnie en est bien consciente et, après l’échec cuisant des discussions avec Air France – KLM, elle a réitéré son besoin d’une recapitalisation rapide.
Alitalia a par ailleurs renvoyé le choix d’un nouvel administrateur, qui pourrait devenir le patron exécutif de la compagnie « dans l’attente des indications du principal actionnaire », l’Etat italien. Après le retrait d’Air France-KLM, le chef du gouvernement Silvio Berlusconi compte sur l’arrivée d’un consortium d’investisseurs italiens pour relancer la compagnie et a chargé l’un de ses proches, Bruno Ermolli, de réunir ces investisseurs. Le leader italien a promis hier qu’Alitalia sortirait de sa grave crise financière sans être bradée ni nationalisée mais grâce au soutien d’investisseurs italiens. La compagnie a cependant refusé d'ouvrir ses comptes à Bruno Ermolli, qui en faisait la demande, attendant qu’il présente d’abord une « manifestation d’intérêt » permettant de vérifier l’existence de candidats à la reprise.
En attendant une hypothétique solution, l’état de santé d’Alitalia devrait continuer de se dégrader, d’autant plus que l’incertitude sur sa situation « a un impact fortement négatif qui entraîne une érosion continue de sa crédibilité commerciale avec des répercussions importantes sur les ventes », déplore-t-elle.
