Colombie : Bernard Kouchner part relancer le dialogue pour sauver Ingrid Betancourt
Article du 28/04/2008
Le chef de la diplomatie française entame aujourd’hui une difficile mission visant à relancer le dialogue entre la Colombie, le Venezuela et l’Equateur, tous trois brouillés, afin d’obtenir la libération de l’otage franco-colombienne Ingrid Betancourt.
Ce ne sera pas facile pour Bernard Kouchner. Le colombien Alvaro Uribe a d’entrée de jeu annoncé qu’il s’opposerait à toute médiation du président Hugo Chavez, après avoir déjà mis fin à une mission de son homologue vénézuélien en novembre, l’accusant d’ « ingérence ».
Autre grief colombien, contre la France cette fois. Le quotidien colombien El Tiempo accuse le président français Nicolas Sarkozy de « légèreté », en le qualifiant de « débutant ».
La seule solution semble passer par la médiation d’Hugo Chavez. « Les seules avancées (ndlr : preuves de vie des otages et libérations de six otages), c’est à Chavez qu’on les doit. C’est le moment de lui dire à quel point il est nécessaire et on compte sur lui », affirment des sources diplomatiques françaises. Cependant, le leader vénézuelien a déclaré hier que son gouvernement avait « perdu le contact avec les Farc » et que la négociation d’un accord pour un échange de prisonniers « est devenue très complexe ».
Autre écueil pour Bernard Kouchner : les relations entre Quito et Bogota sont encore plus mauvaises que celles entre la Colombie et le Venezuela. Le 3 mars, l’Equateur a rompu ses relations diplomatiques avec la Colombie après une attaque de l’armée colombienne en territoire équatorien au cours de laquelle le numéro deux des Farc, Raul Reyes, a été tué.
La brouille semble bien installée entre les trois voisins.
