Une forte réplique du séisme du 12 mai a provoqué hier l’effondrement de plus de 70 000 habitations et fait au moins un mort et des centaines de blessés dans le sud-ouest de la Chine. Cette secousse, d’une magnitude de 6,4 sur l’échelle de Richter, est la plus forte enregistrée depuis le tremblement de terre d’une magnitude de 8 qui a ravagé le Sichuan. Plus de 8 000 répliques ont été enregistrées en deux semaines au Sichuan mais beaucoup d’entre elles étaient imperceptibles, a précisé le responsable du bureau de sismologie de la province. Samedi, les autorités chinoises avaient recensé 178 secousses d’une magnitude supérieure à 4 depuis la catastrophe.
Juste avant cette réplique, le gouvernement avait publié un nouveau bilan du tremblement de terre le plus meurtrier en Chine en plus de 30 ans : 62 664 décès confirmés, 23 775 disparus et 358 816 blessés. Samedi, le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, a déclaré que le nombre des morts pourrait être supérieur à 80 000.
Le séisme a fait, selon Pékin, plus de 5,4 millions de sinistrés que les secours chinois et étrangers veulent protéger des risques d’épidémies aggravés par le manque d’eau, d’abris adéquats et l’approche de l’été pluvieux.
La Chine a annoncé la semaine dernière avoir un besoin urgent de 3,3 millions de tentes pour les rescapés. La Commission nationale pour le développement et la réforme, principal organe de planification économique, a indiqué qu’elle imposerait, de manière temporaire, un contrôle sur les prix des matériels de construction, comme le ciment ou le verre. Pékin veut avant tout mettre la population rescapée à l’abri, dans des tentes et dans des maisons préfabriquées capables de tenir cinq ans.
Un détachement de la sécurité civile française composé de 13 militaires et pompiers est arrivé à Chengdu, avant de se rendre à Guangyuan pour aider les médecins de l’hôpital local.
Un premier avion militaire russe a également atterri dans la capitale provinciale, ont fait savoir les médias chinois, et Israël a envoyé 90 tonnes de matériel médical.
Par ailleurs, près de 5 500 enfants se retrouvent seuls, soit parce que leurs parents sont morts, soit parce qu’ils ont disparu, d’après l’agence de presse chinoise Xinhua.
Sur le plan des dégâts matériels, le tremblement de terre a réduit certaines villes à un champ de désolation. Les routes de cette région montagneuse sont difficilement praticables, partiellement effondrées ou englouties sous des coulées de terrain.
Près 5,5 millions de bâtiments se sont écroulés dans la province du Sichuan. La réplique d’hier a provoqué l’effondrement d’environ 71300 habitations et plus de 200 000 menacent de se disloquer. Les autorités estiment qu’il faudra jusqu’à trois ans pour reconstruire les zones détruites.
Le tremblement de terre a en outre endommagé des centaines de barrages, dont 69 risquent de céder, 310 autres sont dans « une situation très dangereuse » et 1 424 présentent des risques modérés, avertissait avant la réplique d’hier un responsable chinois. Afin de réduire la menace que représentent les 35 lacs de retenue naturels formés par des glissements de terrain, dont 34 au Sichuan, les autorités ont commencé à recourir à des explosifs et à évacuer les habitants les plus exposés, 700 000 personnes au total étant en danger.
