La situation reste toujours très périlleuse dans le Sichuan. Déjà dévastée par le séisme du 12 mai, cette région montagneuse subit de nombreuses répliques et risque d’être noyée par les eaux que les barrages hydrauliques risquent de laisser échapper.
Les images satellites montrent l’étendue des dégâts. Glissements de terrain, immersion de vallées encaissées, rivières en crues : les éléments menacent la population sinistrée.
Près de 160 000 personnes ont été évacuées en aval d’un barrage naturel instable formé à la suite du séisme et derrière lequel le niveau de l’eau continue de monter, ont rapporté les médias chinois. Le niveau de l’eau derrière la digue de Tangjiashan de terre et d’éboulis qui s’est formée à la suite de glissements de terrain dans la vallée encaissée de la rivière Jian, monte de deux mètres par jour et n’est actuellement qu’à 23 mètres du sommet du barrage, à l’endroit où celui-ci est le moins élevé, selon un responsable de la gestion des eaux cité par le China Daily. Plus de 600 soldats et ingénieurs travaillent 24 heures sur 24 sur le site pour creuser un canal de dérivation mais ils n’auront pas fini leur travail avant le 5 juin, précise le quotidien.
Si le barrage, qui retient autant d’eau que 50 000 piscines olympiques (environ 130 millions de mètres cubes d’eau), venait à céder, 1,3 million de personnes devraient être évacuées d’urgence dans la municipalité de Mianyang.
Au total, 35 lacs de barrage naturels, par définition instables et menaçants pour les populations vivant en aval, se sont formés à la suite du séisme du 12 mai mais aucun n’est aussi dangereux que celui de Tangjiashan.
Par ailleurs, 352 réservoirs et 87 digues, fragilisés par le séisme, sont en danger dans la municipalité de Chongqing (sud-ouest), voisine du Sichuan, a rapporté le site internet de la radio nationale chinoise. La radio ajoute que 343 systèmes d’adduction d’eau ont été endommagés, affectant plus d’un million et demi de personnes, toujours à Chongqing.
