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Bourse de Paris : Le CAC 40 frôle la cyclothymie

Article du 11/07/2008

Mnemo : PXI


L’indice parisien a entamé cette dernière séance d’une semaine plus que chahutée par un rebond de 0,44 % à 4 250,46 points.
La Bourse de Paris a fini hier à son plus bas niveau en clôture depuis trois ans. Le CAC 40 a lâché 2,49 % dans un marché affolé par des craintes de conflit avec l’Iran et par d’importants mouvements spéculatifs. L’indice vedette a perdu 108,10 points à 4 231,56 points, dans un volume d’échanges de 5,2 milliards d’euros. Il a brutalement décroché dans l'après-midi jusqu’à céder 3 % tombant à 4 209,64 points. La place parisienne a subi un effet technique avec « l’enfoncement d’un support important, à 4 228 points », qui a mécaniquement déclenché une cascade d’ordres de vente, explique Yann Azuelos, gérant chez Meeschaert

Hier, Londres a abandonné 2,22 %, Francfort 1,28 % et l’Eurostoxx 50 1,78 %. Le plongeon des marchés européens s’explique d’autant plus difficilement que la Bourse de New York baisse beaucoup moins, grâce à l’optimisme du distributeur Wal Mart.
Pour Yann Azuelos, conseiller de gestion chez Meeschaert, « il y a un effet géopolitique » avec le regain d’inquiétudes sur l’Iran, après la publication dans la presse internationale d’une photographie diffusée par Téhéran pour illustrer le tir réussi de missiles sol/sol. « On a de plus en plus le sentiment qu’Israël pourrait être le bras armé des Etats-Unis contre l’Iran, notamment si l’on voit un inversement de tendance dans les sondages en faveur de John McCain », le candidat conservateur à la présidence américaine, poursuit Yann Azuelos.
La secrétaire d’Etat américaine Condoleeza Rice a averti l’Iran que les Etats-Unis avaient renforcé leur « présence » en vue d’assurer « la sécurité » dans le Golfe, une mise en garde aux accents militaires qui a effrayé les opérateurs.

La Bourse de New York a de son côté terminé à la hausse, à l’issue d’une séance indécise, malgré la persistance des inquiétudes sur le secteur financier et le rebond des prix du pétrole. Après avoir ouvert dans le vert, les indices n’ont cessé d’hésiter sur la direction à prendre.
Finalement, le Dow Jones a gagné 0,73 % et le Nasdaq 1,03 %. Le Dow Jones Industrial Average a progressé de 81,58 points à 11 229,02 points et l’indice Nasdaq, à forte composante technologique, de 22,96 points à 2 257,85 points.
Mercredi, Wall Street avait fini en forte baisse, inquiète de ce que lui réservent les banques, qui vont commencer à publier leurs résultats trimestriels à partir de la semaine prochaine : le Dow Jones avait perdu 2,08 %, le Nasdaq 2,6 % et le SP500 2,28 %.
Parmi les facteurs de soutien de la séance d’hier, le premier distributeur mondial Wal-Mart a relevé sa prévision de bénéfice pour le deuxième trimestre de son exercice, suite à une hausse de ses ventes plus fortes que prévu en juin, notamment aux Etats-Unis. Si le titre Wal-Mart n’en a pas profité, cette annonce a apporté un peu de réconfort au marché, inquiet ces derniers temps des conséquences du ralentissement économique et de l’inflation sur la consommation.
« Les remises fiscales (du gouvernement américain) boostent la consommation », commente Patrick O'Hare, du site Briefing.com.
Autre bonne nouvelle, les demandes hebdomadaires d’allocation chômage aux Etats-Unis ont fortement reflué lors de la semaine close le 5 juillet, à 346 000, contre 404 000 la semaine précédente, alors que les analystes tablaient sur 395.000 inscriptions.
Mais les deux organismes de refinancement de crédit hypothécaires « Fannie Mae et Freddie Mac continuent de peser sur le marché », limitant le rebond, explique Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management. Les titres sont chahutés depuis la publication lundi d’une note défavorable de la banque d’affaires Lehman Brothers. Hier, le président de la Réserve fédérale américaine Ben Bernanke a estimé que les deux organismes pourraient être « mieux supervisés et mieux capitalisés ». Mais « les mesures prises par la Fed pour soutenir Fannie Mae et Freddie Mac n’ont pas stoppé la saignée de ces géants du prêt hypothécaire », estime Frederic Dickson, de DA Davidson.
Le secteur financier faisait aussi les frais des déboires de Wachovia, la quatrième banque américaine par les actifs, qui s’attend à une perte comprise entre 2,6 milliards et 2,8 milliards de dollars au deuxième trimestre, bien plus lourde que les scénarios les plus pessimistes du marché.

En Asie, la séance de vendredi a également été marquée du sceau de l’indécision. L’indice Nikkei a fini en baisse de 0,21 % à 13 039,69 points et le Topix, plus large, de 0,38 % à 1 285,91 points.

Du côté de statistiques, trois indicateurs américains sont susceptibles de faire bouger le marché : ceux des prix à l’importation en juin et du commerce extérieur en mai, ainsi que la première estimation de l’indice de confiance des consommateurs de l’Université du Michigan pour juillet.
Par ailleurs, en Allemagne, on notera que les prix de gros ont augmenté de 8,9 % en rythme annuel en juin, soit leur plus forte hausse depuis janvier 1982 (+ 9,5 %). D’un mois sur l’autre, la hausse ressort à 0,9 %.

L’euro était quasiment stable face au dollar ce matin. Vers 06h00 GMT, un euro valait 1,5782 dollar contre 1,5789 dollar hier soir vers 21h00 GMT.
« L'opinion générale du marché concernant le dollar est mauvaise en raison des fortes incertitudes qui pèsent sur le secteur financier » américain, analyse Kenichi Yumoto, vice-président des activités de change pour la Société Générale à Tokyo. « D’une manière générale, les bases de l’économie des Etats-Unis sont mauvaises », ajoute-t-il, jugeant que le billet vert devrait continuer sur sa glissade de la veille.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP
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