Pénalisé par la forte baisse de Wall Street et des valeurs financières américaines hier, l’indice CAC 40 a ouvert en nette baisse, cédant 1,6 % à 4 270,09 points.
L’indice parisien s’était repris hier, gagnant 1,5 % à 4 339,66 points au terme d’une séance où les valeurs financières se sont bien rattrapées après la chute de mardi liée à une note inquiétante de Lehman Brothers.
Wall Street a terminé hier en forte baisse, inquiète de nouveau de ce qui lui réservent les banques qui vont commencer à publier leurs résultats trimestriels à partir de la semaine prochaine. Le Dow Jones a perdu 2,08 % à 11 147,44 points. Le Nasdaq Composite a reculé de 2,6 % à 2 234,89 points. Wall Street est entré dans une phase de pessimisme généralisé, le « Bear Market », définie par une chute de plus de 20% du marché par rapport à son pic.
Les deux organismes de refinancement de crédit hypothécaires Fannie Mae et Freddie ont de nouveau été massivement vendus, sur fond de craintes de levée de capitaux nécessaire afin de pouvoir honorer leurs engagements. En outre, le titre de la banque d’investissement Merrill Lynch a chuté après que l’agence de notation Fitch eut menacé d’abaisser sa notation. Les principaux acteurs cotés du secteur ont terminé sur des chutes, du rehausseur de crédit MBIA au premier assureur mondial AIG. Par ailleurs, Wachovia, quatrième banque américaine par les actifs, a annoncé qu’elle pensait enregistrer une perte comprise entre 2,6 milliards et 2,8 milliards de dollars au deuxième trimestre, bien plus lourde que les scénarios les plus pessimistes du marché.
Rare bonne nouvelle sur le secteur, le PDG de Bank of America, Kenneth Lewis, a déclaré qu’il ne voyait « pas de raison, au vu des conditions actuelles, de lever des capitaux » ni « de réduire le dividende » versé par la première banque américaine.
En Asie, l’indice Nikkei a gagné 0,12 % à 13 067,21 points tandis que le Topix, plus large, prenait 0,41 % à 1 290,76 points.
L’euro baissait ce matin face au dollar sur les marchés des changes asiatiques, dans un marché instable, les cambistes restant sur leur réserve dans l’attente notamment de la décision de la Banque d’Angleterre (BoE) sur ses taux dans la journée. De l’avis général, le loyer de l’argent devrait cependant rester inchangé à 5 % en Grande-Bretagne. Les investisseurs attendent en France le chiffre de la production industrielle en mai, aux Etats-Unis les demandes hebdomadaires d’allocations chômage et le témoignage du président de la Fed Ben Bernanke et du secrétaire au Trésor Henry Paulson devant le Congrès sur la réforme du cadre réglementaire des marchés financiers.
Paradoxalement, le dollar aurait dû souffrir plus durement de la chute de Wall Street (- 2,08 %) du Dow Jones, à plus de 21 % de son record de 14 198,10 points atteint le 11 octobre, et de 2,6 % du Nasdaq.
Les opérateurs suivront également de près la conférence de presse de l’OPEP sur ses prévisions pour 2008.
Au Japon, le G8 s’est borné à réclamer une adéquation de la production pétrolière à la consommation mondiale.
A noter que le premier chiffre de la journée est tombé ce matin à Paris avant Bourse. Après avoir rebondi en avril, la production industrielle française a chuté de 2,6 % en mai, a annoncé l’INSEE. La seule production manufacturière (hors énergie et industries agricoles et alimentaires) est en baisse de 2,5 % après une hausse de 1,7 % en avril.
Tous les secteurs sont en repli. Après un rebond de 3,7 % en avril, la production de l’industrie automobile enregistre un très fort repli de 8 % en mai. La production de biens de consommation est en baisse de 1,3 % : elle diminue dans « l’habillement, cuir » (- 2,5 %), « l’imprimerie, édition » (- 2,5 %), les « équipements du foyer » (- 2,2 %) et les « produits pharmaceutiques, de parfumerie et d’entretien » (- 0,3 %), détaille l’Institut de la statistique.
La production de biens d’équipement est également en baisse, de 1,1 % : elle diminue dans les « équipements mécaniques » (- 1,6 %) et les « équipements électriques et électroniques » (- 1,3 %), tandis qu’elle augmente légèrement dans les « bateaux, avions, trains, motos » (+ 0,3 %).
La production de biens intermédiaires recule de 2,4 % : elle est en baisse dans les « produits chimiques, en caoutchouc ou plastique » (- 3,6 %), les « produits minéraux » (- 3,4 %), les « produits de l’industrie textile » (- 2,8 %), les « produits en bois, papier ou carton » (- 2,3 %), les « métaux et produits métalliques » (- 1,5 %) et les « composants électriques et électroniques » (- 1 %).
Les industries agricoles et alimentaires ont une aussi une production en baisse en mai (- 0,9 %).
La production d’énergie décroît, elle, de 4,8 % et l’activité dans la construction fléchit de 1 %.
