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Bourse de Paris : En baisse malgré l'espoir de voir le bout du tunnel

Article du 07/05/2008

Mnemo : PXI

La Bourse de Paris a hier soir terminé sur un recul de 0,44 % à 5 040,92 points, dans un marché une nouvelle fois peu animé, avec un volume de transactions de 4,9 milliards d’euros. Le CAC 40 s’est montré assez indécis, étant même en légère hausse un court moment en début de séance, tombant ensuite jusqu’à 5 011 points (- 1,03 %) et se redressant lors des 90 dernières minutes d’échanges malgré une ouverture en baisse à New York.
L’indice parisien a su préserver son niveau au dessus des 5 000 points, malgré un contexte défavorable, entre la hausse du prix du pétrole et de mauvaises nouvelles des sociétés. « Bien sûr, la baisse est justifiée, mais le marché montre quand même une résistance assez exceptionnelle aux mauvaises nouvelles », a commenté un vendeur d’actions parisien, interrogé par l’AFP. Ainsi, la banque suisse UBS a annoncé une perte trimestrielle de 7,1 milliards d’euros, ce qui a pesé sur les valeurs bancaires.
« On était étonné de voir dès ce matin un marché qui tenait bien, alors qu’il avait beaucoup monté vendredi. Pourquoi il y a quelques semaines on était dans la psychose, et pourquoi maintenant on est dans l’optimisme général, c’est assez difficile à comprendre », a ajouté le vendeur d’actions. Le CAC 40 avait gagné 1,46 % vendredi après la publication d’une statistique sur le marché de l’emploi américain meilleure que prévu.

Londres a fini inchangé, Francfort a perdu 0,5 % et l’Eurostoxx 50 0,7 %.

Après une première moitié de séance dans le rouge face à de nouveaux records du prix du pétrole et de nouveaux dégâts dans le secteur financier, Wall Street est reparti. La Bourse de New York a finalement clôturé en hausse, aidée par les secteurs énergétiques et technologiques, ainsi que par un rebond surprise de l’action Fannie Mae.
Le Dow Jones Industrial Average (DJIA) a avancé de 0,4 % à 13 020,83 points et l’indice Nasdaq, à forte composante technologique, de 0,78 % à 2 483,31 points, selon les chiffres définitifs de clôture. L’indice élargi Standard and Poor’s 500 est lui monté de 0,77 % à 1 418,26 points.
« Il semble que le marché recommence à avoir des réactions positives face à des informations négatives, car il considère que le pire est derrière nous », a expliqué Art Hogan, analyste de la maison de courtage Jefferies. « Dans l’ensemble, le marché se dit que la saison des résultats a été plutôt meilleure que prévu et ces derniers temps, les données économiques ont été davantage bonnes que mauvaises », a-t-il poursuivi.
Ainsi, le spécialiste du refinancement hypothécaire Fannie Mae, qui était tombé de 7 % à l’ouverture du marché après l’annonce d’une lourde perte trimestrielle, a au final gagné 8,91 % à 30,81 dollars car « les commentaires de la direction lors d’une conférence téléphonique ont rassuré les investisseurs », a expliqué Al Goldman, analyste de Wachovia Securities. La direction a en effet émis quelques espoirs sur un apaisement de la crise de crédit. Enfin, le géant américain du refinancement hypothécaire a annoncé une levée de capitaux de six milliards de dollars.
Autre stimulant du marché, le secteur technologique profitait d’une nette remontée de l'action de Yahoo! (+ 5,24 % à 25,72 dollars), qui avait chuté de plus de 13 % la veille, après le retrait par Microsoft de son offre de rachat, au grand dam de plusieurs gros actionnaires du groupe internet. « Il y a des spéculations selon lesquelles on n’aurait peut-être pas encore entendu le dernier mot de cette histoire », a rapporté Art Hogan.

Après deux jours fériés dans l’archipel, la Bourse de Tokyo a fini en hausse de 0,38 % mercredi, les valeurs liées à l’énergie et les groupes de négoce ayant profité des records des cours pétroliers. L’indice Nikkei a gagné 53,22 points à 14 102,48 points. L’indice Topix , plus large, a pris 1,15 % à 1 393,28 points.

Les statistiques de la journée seront le commerce de détail en mars dans la zone euro et aux Etats-Unis une première estimation de la productivité au premier trimestre, les reventes de logements en mars et les stocks hebdomadaires de pétrole brut.
Les opérateurs attendent les décisions sur les taux d’intérêt de la Banque Centrale Européenne (BCE) et de la Banque d’Angleterre, prévues jeudi, ainsi que des précisions sur les perspectives de politique monétaire alors qu’aucun changement concernant l’inflation n’est anticipé. Certains analystes estiment qu’étant donné la nette hausse des prix à la production en Europe, la BCE devrait laisser ses taux inchangés et se concentrer sur les pressions inflationnistes.

Notons en France que le déficit commercial s’est creusé en mars selon les chiffres des Douanes qui font apparaître un déficit de 4,752 milliards d’euros contre 2,822 milliards (révisé) le mois précédent, en données corrigées des variations saisonnières. En mars, les exportations ont baissé à 34,371 milliards d’euros (contre 36,549 milliards en février) alors que les importations sont restées stables à 39,123 milliards d’euros. Le déficit cumulé des douze derniers mois atteint 43,765 milliards d'euros.
Autre chiffre pour l’Hexagone : celui du déficit budgétaire qui s’élevait à 22,5 milliards d’euros au 31 mars, en amélioration par rapport à la même date en 2007 (24,93 milliards d’euros), a annoncé le ministère du Budget. Les comparaisons d’une année sur l’autre sont toutefois en général peu significatives à ce stade de l’exécution budgétaire.
Au 31 mars 2008, les dépenses du budget général atteignaient 63,35 milliards d’euros contre 61,78 milliards un an plus tôt. « Le rythme de progression des dépenses d’un an sur l’autre, qui était soutenu en début d’année 2008 pour des raisons calendaires, s’est nettement ralenti en mars, ce qui conforte l’objectif d’une évolution des dépenses sur l’ensemble de l’année conforme aux prévisions de la loi de finances », assure le ministère.
De leur côté, les recettes nettes du budget progressent à 50,32 milliards d’euros contre 48,84 milliards l’année dernière à la même date. « La hausse sensible des recettes fiscales du budget général est partiellement compensée par une augmentation des prélèvements sur les recettes de l’État opérés au profit des Communautés européennes », relève le ministère du Budget.
A périmètre constant, les recettes fiscales nettes s’inscrivent en hausse de 6,4 % par rapport à la fin mars 2007, « du fait d'un bon niveau des recettes nettes de TVA (+ 8,5 %) et des recettes nettes d’impôt sur les sociétés (+ 29,5 %) », selon Bercy. « Cette progression d’une année sur l’autre, liée pour partie aux restitutions exceptionnelles d’impôt sur les sociétés intervenues début 2007, ne préjuge pas de la variation des recettes fiscales sur l’ensemble de l’année », nuance le ministère. Les autres recettes fiscales nettes sont en revanche en fort recul sur un an (- 22,8 % à périmètre constant), ce que Bercy explique par « les premiers effets de la loi en faveur du travail, de l’emploi et du pouvoir d’achat (loi TEPA) sur le niveau des droits de succession acquittés ».

Les cours du baril de brut ont battu de nouveaux records hier, passant pour la première fois les 122 dollars à New York lors de la fin de séance en Europe.
Les cours du brut ont clôturé pour la première fois au-dessus de la barre des 121 dollars le baril à New York, après avoir atteint un record absolu à 122,73 dollars, en raison de violences persistantes au Nigeria et d’une légère rechute du billet vert. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » pour livraison en juin a effacé son record de clôture de la veille, en s’appréciant encore de 1,87 dollar à 121,84 dollars à la fin de la séance.
Sur le marché de Londres, les cours du Brent de la mer du Nord ont également fait tomber les uns après les autres les prix symboliques, en dépassant à leur tour, au lendemain du marché new-yorkais, le cap des 120 dollars. Ils sont montés jusqu’à 120,99 dollars le baril, avant de se replier à 120,31 dollars à la clôture. Ce qui fait un gain de 1,18 dollar par rapport à lundi.
Alors que s’enchaînent les records depuis vendredi, les prix du pétrole ont quasiment doublé en un an et gagné plus de 20 dollars depuis le début de l’année.
Dans les échanges matinaux, le prix du baril de « light sweet crude » pour livraison en juin perdait 4 cents à 121,80 dollars, par rapport à la clôture record de hier soir à New York. Le Brent de la mer du Nord pour livraison en juin gagnait 1 cent à 120,32 dollars le baril ce matin en Asie, soit 67 cents de moins que le record en séance (120,99 dollars) atteint hier à Londres mais 1 cent de plus que record en clôture de hier soir sur ce même marché (120,31 dollar).
« Le marché est influencé par l’impact des variations monétaires, les tensions géopolitiques, prenant la forme de menaces réelles et potentielles sur l’offre au Nigeria et en Iran, ainsi que par des données économiques meilleures que prévu aux Etats-Unis », ont commenté les analystes de la banque Barclays Capital.
Les craintes sur la production se cristallisent actuellement au Nigeria, huitième exportateur mondial de brut, qui ne produit plus depuis un an qu’un peu plus de 2 millions de barils par jour, soit 25 % de moins que sa production normale, en raison de l’insécurité régnant dans les zones de production. Le Mouvement d’émancipation du Delta du Niger (MEND), mouvement armé dans la région pétrolière du Nigeria, a annoncé hier avoir reçu l’accord de la Fondation de l’ancien président américain Jimmy Carter pour une médiation sous réserve de l’accord des autorités nigérianes. En cas d’acceptation par le gouvernement nigérian, le MEND se dit prêt à « observer une cessez-le-feu temporaire », précisant qu’en cas de refus « l’écho de ses actions s’entendra bien au-delà des côtes du Nigeria ». Dimanche, des militants du MEND avaient attaqué des installations pétrolières appartenant au groupe anglo-néerlandais Shell dans le sud du pays.
Les prix de l’or noir ont reçu un stimulus supplémentaire hier avec une nouvelle rechute du dollar face à l’euro. Or, la faiblesse du dollar incite les investisseurs à acheter des matières premières vendues en dollars pour se couvrir contre l’inflation.

L’euro perdait nettement du terrain face au dollar ce matin dans les échanges asiatiques, sur fond d’espoirs que le plus fort de la crise financière est passé. Vers 06h00 GMT, un euro valait 1,5481 dollar, contre 1,5530 dollar mardi vers 21h20 GMT.
Après avoir atteint un plus bas historique le 22 avril face à la monnaie européenne, à 1,6019 dollar pour un euro, le billet vert connaît un nouveau rebond après avoir repris du terrain la semaine dernière puis s’être déprécié à nouveau en début de semaine. « Dans l’ensemble, le dollar est fort, soutenu par l’optimisme du marché qui pense que la crise de crédit commence, dans une certaine mesure, à se calmer », selon Kenichi Yumoto de la Société Générale. « De plus en plus d’opérateurs s’attendent à un bon deuxième trimestre. Il n’y a pas vraiment de signes positifs mais le marché veut fermement y croire », a-t-il ajouté.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP
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