France Bourse
Abonnez-vous

Equation difficile chez ArcelorMittal

Article du 08/04/2008

575 suppressions de poste. 124 créations d’emploi. Chez ArcelorMittal, les équations ne sont pas simples. Si 30 millions d’euros = + 124 emplois, – 575 salariés actuels + 124 nouveaux emplois = toujours 575 licenciements.
Alors que le sort du site industriel mosellan de Gandrange est au cœur des préoccupations des syndicats de l’usine, des autorités locales et de l’Elysée, la direction d’ArcelorMittal, qui avait annoncé vendredi dernier la fermeture du site et la suppression des 575 emplois, a accepté de faire un compromis. Hier, le sidérurgiste a annoncé un investissement de 30 milliards d’euros qui permettrait notamment de créer de nouvelles structures dans le bassin industriel lorrain et au haut-fourneau de Florange de rester en activité après 2012, si tant est qu’il reçoive les certificats d’émission de dioxyde de carbone nécessaires. Le groupe réfléchit aussi à y réaliser « une étude de faisabilité » pour « un projet pilote de captage de CO2 ».
L’investissement déjà annoncé de 6 millions d’euros sur le laminoir à couronnes existant et qui sera maintenu en activité fait partie de ces 30 millions. La restructuration de l’usine mosellane prévoit la fermeture de l’aciérie électrique et du train à billettes.
Objectif : créer 124 emplois à travers la création d’un centre de services pour la construction, le développement d’un centre de traitement de la distribution des barres, doté de deux nouvelles lignes de transformation, un projet panneaux solaires et la construction d’une nouvelle installation de recherche dédiée aux câbles. Les 124 créations de postes incluent les 20 emplois dont la suppression avait été annulée entre le projet initial de restructuration de Gandrange, touchant 595 postes sur 1 108, et le projet final présenté vendredi. ArcelorMittal, qui emploie plus de 30 000 personnes en France, s’est engagé à reclasser les salariés à Florange (Moselle) ou au Luxembourg.
Par ailleurs, ArcelorMittal va travailler en Lorraine avec Poweo pour implanter une ou plusieurs installations de génération électrique dans la zone des vallées de l’Orne et de la Fensch. Les études sur ces projets ont été lancées. L’opérateur énergétique alternatif a également convenu avec le sidérurgiste d’étudier conjointement le développement en Lorraine d’un site pilote pour le captage, le transport et le stockage de CO2 issu de ces projets de centrales thermiques à gaz.
Lakshmi Mittal, President et CEO d’ArcelorMittal , a déclaré : « la France est le Carrefour (CA) industriel des activités européennes d’ArcelorMittal (MTP) et nous sommes très attachés à notre présence dans ce pays. Nous voulons y renforcer nos activités en termes de R&D et de projets à valeur ajoutée afin de maintenir notre avantage compétitif et donc de garantir la pérennité de nos implantations en France. Ces initiatives et nos investissements doivent permettre de réaliser cet objectif. Je tiens à remercier le Président Sarkozy pour son soutien. Le Président a à coeur de garantir le maintien d’une présence industrielle forte en France et a joué un rôle important en nous aidant à identifier ces projets. Je saisis également cette occasion pour rassurer tous les salariés de Gandrange et leur dire que nous aurons une solution pour chacun d’entre eux. »
Cet effort de la part de la direction d’ArcelorMittal a été bien accueilli par Paris qui s’est saisi très vite du dossier Gandrange. Sur place il y a deux mois, Nicolas Sarkozy avait même promis de s’en occuper personnellement et avait reçu à l’Elysée leaders syndicalistes et représentants de la direction. Le président avait assuré que « l’Etat était prêt à prendre en charge tout ou partie des investissements nécessaires » pour maintenir le site en activité. Hier, le secrétaire d’Etat à l’Industrie et porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, a déclaré que « conformément aux engagements qu’il avait pris à Gandrange, le président de la République a tenu parole ».
Ce geste a été qualifié d’ « insuffisant » par les syndicats de Gandrange qui ont rencontré hier après-midi Nicolas Sarkozy à l’Elysée.

Francebourse.com, avec AFP




Sur le même sujet
Nos portefeuilles
Performances actualisées le 01/12/2022
Croissance : 754%
Depuis sa création en 2001
Rendement : 247%
Depuis sa création en 2012
Déposées à la Bibliothèque Nationale de France
Actuellement
Suivi de recommandation
Recommandation
Suivi de recommandation
Analyses technique
Analyses fondamentales