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Economie : L’immobilier européen lui aussi menacé

Article du 18/08/2008

Le durcissement des conditions de crédit, le relèvement des taux d’intérêt et le ralentissement de la croissance ont rattrapé l’immobilier européen qui est à son tour menacé d'une crise sévère et durable.
« Le contexte est très nocif. La crise risque d’être aussi grave qu’aux Etats-Unis, l’Allemagne faisant exception », estime Véronique Riches-Flores, économiste de la banque française Société Générale.
En effet, rappelle l’agence de notation financière Standard and Poor’s, « dans la majorité des pays européens, les marchés du logement ont vécu un spectaculaire boom ces huit dernières années, d’ampleur comparable à celui des Etats-Unis ». L’Espagne, la Grande-Bretagne et l’Irlande sont les plus exposés car le marché immobilier y partage beaucoup de traits communs avec celui des Etats-Unis : une bulle des prix (jusqu’à 146 % de hausse en Espagne depuis 2000), un endettement très élevé des ménages (120 % du produit intérieur brut au Royaume-Uni, 110 % en Espagne) et un système de prêts à taux variable qui alourdit la charge de la dette quand les taux remontent.
La consommation, qui avait été soutenue par la pratique du refinancement des emprunts immobiliers (avantageuse quand les prix montent) est maintenant fragilisée. Résultat : SP présage une « correction majeure » au Royaume-Uni, une crise « longue et douloureuse » en Espagne et un effondrement de la construction en Irlande. « Les prix devraient perdre jusqu'à 30 % par rapport à leur sommet dans les 18 prochains mois » dans ces pays, pronostique Véronique Riches-Flores. Ils ont déjà cédé 8 % depuis un an outre-Manche et devraient encore lâcher 17 % d’ici mai 2009, estime SP.
En France, où les prix ont également flambé, la pratique très majoritaire des taux fixe protège les ménages face à la hausse des taux. Ils sont en outre moins endettés qu’en Grande-Bretagne ou en Espagne. Mais pour les acquéreurs, les crédits deviennent plus difficiles à obtenir (11 % de crédit en moins au premier semestre par rapport à 2007). Standard and Poor’s anticipe en France une « stabilisation ou un déclin modeste » des prix mais l’économiste de la Société Générale prévoit des baisses de prix allant jusqu’à 25 % en province et 10 % à Paris.

Francebourse.com, avec AFP
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