2007 s’est terminée sur un fort recul surprise du taux de chômage, ramené à son plus bas niveau depuis 25 ans à 7,5 % et 7,8 % (si l’on inclut les DOM). Selon l’INSEE, près de 2,1 millions de personnes étaient au chômage en métropole au sens du Bureau international du travail (BIT) au quatrième trimestre 2007. « C’est historiquement au plus bas depuis 1983 », s’est félicitée la ministre de l’Economie et de l’Emploi, Christine Lagarde, pour qui ce recul tient à l’ « important » volume d’emplois créés l’an dernier et à la tertiarisation de l’économie, les services étant grands consommateurs de main d’oeuvre.
Parmi les facteurs d’explication de la décrue du chômage, entamée en 2006 et qui s’est poursuivie en 2007, les économistes soulignent la spectaculaire accélération des départs en retraite. Comparé à 25 ans auparavant, le marché de l’emploi et les politiques de traitement social du chômage ont également bien changé.
Selon l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale (Acoss), près de 79 % des embauches du quatrième trimestre étaient des CDD, et majoritairement des CDD de moins d’un mois. Sur les 3,7 millions d’offres d’emploi déposées à l’ANPE en 2007, un tiers proposait un recrutement stable en CDI.
Le nombre de personnes « dans une situation proche du chômage » a décru en 2007 à 2,719 millions de personnes au quatrième trimestre. Toutefois, une tendance lourde est à noter : le sous-emploi (temps partiel ou chômage technique) est en augmentation depuis cinq ans. Fin 2007, il touchait 1,444 million de salariés, soit 5,6 % des personnes ayant un emploi contre 5,3 % fin 2006.
Sur l’ensemble de l’année, le taux de chômage français avec les DOM s’établit à 8,3 % en 2007 contre 9,2 % en 2006, et à 8 % contre 8,8 % pour la seule métropole.
Et le gouvernement affirme que « cela va durer ». Les économistes ne sont pas tous de cet avis. Selon Denis Ferrand de l’institut COE-Rexecode, « cela peut continuer mais à condition qu’il n’y ait pas de retournement franc de la conjoncture, et notamment du BTP ». Or rien n’est moins sûr étant donnée la conjoncture.
Alexander Law (Xerfi) invite lui à « ne pas se bercer trop d’illusions » car « la conjoncture est particulièrement mal orientée ». Idem pour Marc Touati de Global Equities, qui estime que « le plus beau est passé », « il y a certes une tendance de fond, liée au papy boom, mais penser que cela va encore baisser fortement me paraît illusoire ».
