La Bourse de Paris a terminé en nette baisse ce soir. L’indice CAC 40 clôture la séance sur une perte de 1,65 % à 4 678,05 points. Hier, en revanche, le CAC avait fini en rebond après cinq séances de baisse.
La Bourse de New York a ouvert en baisse aujourd’hui, les investisseurs s’inquiétant de l’effondrement du dollar et de la flambée des prix des matières premières. « Les investisseurs sont nerveux et préfèrent rester prudents à la veille de la publication du très important rapport officiel sur l’emploi », l’une des mesures de la vitalité de l’activité économique, expliquait Peter Cardillo, analyste au cabinet Avalon Partners.
Vers 17h30, le Dow Jones cède 1,12 % à 12 118,22 points tandis que le Nasdaq recule de 0,78 % à 2254,99 points.
Du côté des statistiques, les investisseurs américains n’ont guère réagi aux inscriptions hebdomadaires au chômage qui sont tombées à 351 000 la semaine dernière, contre 360 000 demandes attendues par les analystes. Le nombre de demandes de la semaine précédente a été révisé à la hausse de 373 000 à 375 000.
Les promesses de ventes dans les logements anciens sont restées stables en janvier, après une baisse de 1,2 % en décembre.
La Banque Centrale Européenne a choisi de maintenir son taux directeur à 4 % et a réitéré ses craintes concernant l’inflation dans la zone euro.
Reconnaissant l’incertitude « inhabituellement élevée » que fait peser la crise financière sur les perspectives de l’économie européenne, Jean-Claude Trichet a souligné que les risques inflationnistes augmentaient sur le moyen terme, citant notamment la hausse des prix du pétrole et des denrées alimentaires. Les prévisions réactualisées de l’institut en disent long sur les craintes des gardiens de l’euro concernant un emballement des prix. Leurs plus grands soucis restent la flambée des prix du pétrole et des denrées alimentaires et le risque de salaires élevés qui transformeraient les tensions sur les prix en un phénomène durable.
Dans ce contexte, le maintien de la stabilité des prix reste « la plus grande priorité » pour la BCE, conformément à son mandat, inscrit dans le Traité de Maastricht, a-t-il prévenu lors d’une conférence de presse. Pour la BCE, l’inflation doit rester légèrement sous les 2 % à moyen terme. Selon les nouvelles projections, les prix à la consommation devraient augmenter de 2,9 % cette année, puis de 2,1 % en 2009, donc dépasser pendant deux ans la limite autorisée.
Le patron de la BCE s’est défendu de porter préjudice à la croissance en étant « scrupuleusement fidèle » à la mission de stabilité des prix assignée à la BCE, reproche récurrent de la part des milieux politique et industriel essentiellement français. « Il n’y a pas de contradiction entre la stabilité des prix d’une part, la croissance et la création d’emplois d’autre part », a-t-il assuré.
La BCE table pour cette année sur une augmentation du PIB de 1,7 % et de 1,8 % en 2009. En décembre dernier, elle visait encore un taux de 2 % en 2008 et de 2,1 % l’année suivante.
Aux Etats-Unis, le Livre Beige de la Fed, publié hier, a de son côté confirmé que la croissance a encore ralenti depuis le début de l’année aux Etats-Unis, avec en parallèle des pressions croissantes sur les prix liées à la flambée des matières premières.
Le dollar est tombé à un plus bas aujourd’hui face à l’euro, à 1,5373 dollar pour un euro, avant de se replier légèrement.
L’euro ne cesse de voler de record en record. Il a franchi mardi 26 février la barre symbolique de 1,50 dollar pour la première fois depuis son lancement en 1999, et a poursuivi son ascension les jours suivants.
Plombé par un flot continu d’indicateurs médiocres et la perspective d’une nouvelle baisse des taux de la Fed, le dollar enchaîne depuis plusieurs mois les plus bas face à l’euro.
Le baril de pétrole a flirté avec le seuil des 106 dollars mais a calmé son envol à l’ouverture du marché new-yorkais. Après avoir déjà fait un bond impressionnant de 5 dollars sur la séance d’hier, les cours du brut ont continué aujourd’hui de repousser plus loin leurs sommets, en franchissant, lors des échanges électroniques, la barre des 105 dollars le baril pour la première fois.
Une petite explosion à New York, qui n’a pas fait de blessés, a contribué à la baisse du billet vert ainsi qu’à une hausse des prix du pétrole qui ont frôlé les 106 dollars à la mi-journée.
La flambée des prix du brut est également alimentée par le fait que « l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) n’a pas changé son quota de production, comme attendu », ont rappelé les analystes de BMO Capital Markets.
En plus, « le rapport sur les stocks pétroliers a été une surprise, tirant les cours vers le haut », ont-ils ajouté. Après presque deux mois de reconstitution, les réserves américaines de brut ont fondu la semaine dernière de 3,1 millions de barils, de manière complètement imprévue par le marché, ce qui tend l’offre sur le marché du premier consommateur mondial d’énergie.
L’once d’or cotait 986,25 dollars au fixing du matin contre 974,50 dollars la veille au soir, après avoir atteint un nouveau record à 992,05 dollars. L’once d’or est montée à 992,05 dollars, un niveau jamais vu.