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Le commentaire de texte de François Fillon

Article du 31/03/2008

Le Premier ministre était hier soir l’invité du journal de 20 heures de TF1. L’occasion pour François Fillon de faire un point sur les réformes à l’œuvre et les chantiers de l’actualité.
Le chef du gouvernement s’est notamment appesanti sur le RSA ou Revenu de solidarité active, projet destiné à lutter contre la pauvreté mais menacé par les contraintes budgétaires.
Pourtant, hors de question pour François Fillon d’abandonner cette mesure qui est déjà expérimentée dans 27 départements. « Toutes les réformes sociales, celle sur le RSA, celle sur le logement, l’augmentation de l’allocation pour les adultes handicapés, l’augmentation du minimum vieillesse, ce sera fait, nous tiendrons nos engagements », a assuré François Fillon.
L’avenir du RSA, dont le coût et l’efficacité font débat au sein même de la majorité, a reçu également le soutien politique du ministre du Travail Xavier Bertrand qui l’a qualifié sur RTL/LCI hier soir « d’excellente idée » qui « marche », tout en restant évasif sur une date de généralisation.
Un peu plus tôt, le ministre du Budget Eric Woerth avait émis un son de cloche un peu différent, en souhaitant sur BFM que « l’impact budgétaire » du Revenu de solidarité active soit mesuré.
Quant à son promoteur, le Haut Commissaire aux solidarités actives Martin Hirsch, il avait craint publiquement la semaine dernière, dans un entretien à Ouest-France, que le RSA ne soit victime des contraintes budgétaires.
Le chef du gouvernement a en quelque sorte remis ses troupes en ordre de marche hier en s’engageant à généraliser le RSA. Le calendrier parlait initialement de 2009, François Fillon a en revanche évité de donner une date. « Nous tiendrons nos engagements, il faut simplement nous laisser un peu de temps pour le faire parce que la majorité a été élue pour cinq ans », a-t-il ajouté.
Reste que cette mise en placer sera coûteuse et obligera donc à trouver des économies « ailleurs », a-t-il prévenu. « On le fera dans le cadre de l’engagement qu’on a pris dès 2007 sur les finances publiques, c’est-à-dire pas d'augmentation de la dépense publique », a déclaré le Premier ministre. « Donc il faut trouver des économies ailleurs pour pouvoir réaliser des réformes sociales », a-t-il poursuivi.
Selon le livre vert publié par Martin Hirsch récemment, qui sert de base à une consultation devant aboutir le 15 mai, le coût du RSA généralisé est estimé entre 2 et 3 milliards d'euros.
Le RSA et d’autres thèmes encore seront au cœur du séminaire gouvernemental consacré aux questions économiques, financières et sociales qui s’est ouvert ce matin à Matignon.

« Pas de plan de rigueur »

Le RSA repose la question des finances publiques, dont les chiffres ont été dévoilés la semaine dernière. Comme prévu, le déficit public français en 2007 a été revu à la hausse à 2,7% du PIB, contre 2,4% initialement, a annoncé vendredi matin l’INSEE. Le déficit public s’élève à 50,3 milliards d’euros. Le calcul a fait ressortir une dégradation de 7,7 milliards, en raison d’une progression des dépenses (+ 4 %) supérieure à celle des recettes publiques (+3 ,4 %). Il faut dire que les prélèvements obligatoires ont diminué de 0,4 point en 2007 à 43,5 % contre 43,9 % en 2006, en raison de la progression modérée des impôts (+ 3,1 %), selon l’institut.
Le déficit public englobe le déficit de l’Etat - annoncé en février à 2,1 % du PIB - et ceux de la Sécurité Sociale et des administrations publiques.
On est loin de l’engagement de l’Elysée auprès de l’UE formulé en en juillet dernier par Nicolas Sarkozy devant les ministres des Finances de la zone euro : il parlait alors d’un montant de 2,4 % en 2007. Après cette publication à 2,7 %, l’objectif de 2,3 % pour 2008 sera sans doute lui aussi revu.
« C’est un vrai qu’il y a un trou d'air qui est lié à la crise internationale » mais « nous sommes en dessous de 3 % » de déficit public conformément aux critères de Maastricht, a relevé François Fillon.
Autre donnée étatique : le niveau de la dette publique a atteint 64,2 % du PIB. La dette de la France a augmenté de 5,2 % à 1 209,5 milliards d’euros, après une hausse de 0,4 % en 2006.
La dette reste supérieure au maximum de 60 % prévu par le Pacte européen de Stabilité et de Croissance. Et la France pourrait bien se faire réprimander par Bruxelles. Paris s’était initialement engagé à revenir à l’équilibre dès 2010 mais a finalement obtenu des autres Etats membres de l’UE un délai jusqu’en 2012 au cas où sa croissance ne serait pas assez forte.
Dans ce contexte plus que tendu, le Premier ministre François Fillon a pourtant hier insisté sur le fait qu’il n’y aurait « pas de plan de rigueur » et « pas de coupes sombres dans les budgets publics ». Mais pour tenir le cap des réformes, une « gestion sérieuse » des dépenses s’imposera, a-t-il répété, expliquant que « des impôts supplémentaires, c’est l’assurance de casser la croissance qui reste ».
Le gouvernement a ramené sa prévision de croissance pour cette année à 1,7 – 2 %, au lieu d'une fourchette précédente de 2 - 2,5 %. Le problème est que le budget 2008 a été bâti sur une hypothèse de croissance de 2,25 %. Cette révision à la baisse fausse donc la donne.
A noter qu’hier, sur BFM, le ministre du Budget, Eric Woerth, a indiqué qu’il voulait « annuler » la moitié de la « réserve de précaution » de 7,2 milliards d’euros votée dans le budget 2008. Cette enveloppe est destinée à « absorber les chocs, les incertitudes dans les prévisions du budget », a-t-il expliqué.

Ne pas casser la dynamique de l’emploi

Malgré des indicateurs en berne, François Fillon a souligné l’embellie sur le front de l’emploi.
La bataille contre le chômage est « en voie d’être gagnée », a-t-il assuré. De facto, le nombre de demandeurs d’emploi a reculé de 0,7 % en février, soit 13 700 demandeurs en moins, selon les données corrigées des variations saisonnières du ministère de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi, publiées vendredi dernier. Soit 1,89 million de demandeurs d’emploi fin février.
Sur un an, le nombre de demandeurs d’emploi baisse de 8,2 %. Le chômage, qui a baissé en 2006 et en 2007, devrait se stabiliser au premier semestre 2008 « autour de 7,5 % » de la population active en France métropolitaine, a récemment estimé l’INSEE.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP
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