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Précarité : Martin Hirsch lance le « Grenelle de l'insertion »

Article du 23/11/2007
Après le Grenelle de l’environnement, le « Grenelle de l’insertion ». L'objectif : une refonte des dispositifs d'insertion et d'aides sociales. En France, la pauvreté ne baisse plus depuis 2000, le gouvernement table sur cette réforme pour diminuer d'un tiers en cinq ans le nombre de pauvres. En 2005, 7,1 millions de personnes vivaient avec moins de 817 euros par mois.
Lancé vendredi et samedi, à Grenoble, par le Haut commissaire aux Solidarités actives, Martin Hirsch, le Grenelle de l’insertion démarre avec un éclairage international et les interventions de Laurence Parisot, présidente du Medef, et François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, puis une large confrontation d'idées entre associations, syndicats et élus locaux.
L’idée de ce Grenelle, qui devrait durer six mois, a été évoqué le 2 octobre dernier à Dijon par Nicolas Sarkozy. Le président avait repris au bond la suggestion d'un responsable d'entreprise d'insertion en confiant à Martin Hirsch le soin d'organiser ces cycles de négociations.
Le Chef de l'Etat avait alors affiché son intention de « mettre le paquet » pour « bousculer » le modèle social, affirmant notamment refuser une « politique d'assistanat généralisé ».
Plusieurs millions de personnes, d'origine et de statut très différents, sont concernées par des dispositifs d'insertion ou d'aides sociales, chômeurs de longue durée, jeunes sans qualification, mères isolées, personnes ayant quitté le monde du travail depuis longtemps.
Des pistes sont tracées, certaines expérimentées déjà, comme le RSA, « revenu de solidarité active » lancé dans une quarantaine de départements, qui permet un retour à l'emploi de bénéficiaires de minima sociaux sans perte de revenus, grâce à un complément versé par les départements ou l'Etat. Le RSA concerne aujourd'hui Rmistes et bénéficiaires de l'API (parent isolé), mais, pour le gouvernement, il appelle à terme une réforme globale des minima sociaux, dont bénéficient 3,5 millions de personnes.
« Je ne suis pas d'accord pour acheter la bonne conscience de la société à coup d'allocations », avait lancé à Dijon Nicolas Sarkozy, qui avait précédemment estimé qu'il « ne devrait pas y avoir de minimas sociaux sans contrepartie d'une activité minimum ».
Deuxième piste, regarder de près ces contrats de travail mis en place au fil des années pour remettre en selle des personnes qui ne peuvent accéder à des emplois classiques. Ces contrats, qui se déclinent en une dizaine de formules (contrat initiative emploi, contrat d'accès à l'emploi, contrat d'avenir notamment), sont encadrés par des règles strictes de volume de travail, nature de contrat, durée d'aide à l'employeur.
Le chef de l'Etat souhaite la mise en place d'un « contrat unique d'insertion » fusionnant tous les contrats existants, et valable dans le public comme le privé.
A Grenoble, Martin Hirsch défendra sa « méthode » : l'expérimentation sociale, qui paraît toutefois difficilement compatible avec le rythme imposé par Nicolas Sarkozy. Ainsi, les expérimentations du RSA sont prévues sur trois années, alors que leur généralisation est annoncée pour la fin 2008, date annoncée pour une réforme des minima sociaux, font remarquer les associations.
Ces dernières restent prudentes à la veille du Grenelle, l'Uniopss (associations du secteur socio-sanitaire) s'interrogeant sur le risque « d'une solidarité à deux vitesses à l'égard des pauvres », avec la mise à l'écart de ceux qui ne sont pas en capacité de travailler.

Francebourse.com, avec AFP
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