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Chômage : Des disparités géographiques

Article du 28/08/2008

Le constat est simple mais interpelle : la durée du chômage varie fortement selon les communes. C’est la conclusion que tire le Centre d’étude de l’Emploi (CEE), qui dépend des ministères de l’Emploi et de la Recherche, en publiant une étude inédite sur ce sujet. Son verdict : la durée du chômage varie « très fortement » d’une localité à l’autre, y compris dans le même département.
Point de palmarès cependant, l’objectif n’étant « pas de pointer les mauvais élèves » mais « d’expliquer la géographie du chômage local par des caractéristiques régionales, la localisation des activités, mais aussi d’autres mécanismes spatiaux », explique Yannick L'Horty, professeur d’économie à l’université d’Evry et co-auteur. L’étude du CEE « confirme l’existence d’un effet territoire indépendant des caractéristiques individuelles des chômeurs sur ces territoires ».
Les chercheurs du CEE se basent pour cette étude sur les fichiers de l’Anpe sur cinq ans (2001-2006) et ont travaillé avec des techniques statistiques comparables à celles utilisées pour l’évaluation des hôpitaux ou des universités. Ils ont compté les mois passés au chômage avant qu’un demandeur d’emploi ne retrouve un emploi, si possible durable (six mois ou plus) et neutralisé les effets de la composition socio-démographique propre à chaque commune. Approfondissant des travaux publiés en 2006 sur les disparités régionales en matière de chômage, les chances de retour à l’emploi ont été évaluées au niveau de chaque commune.
Ainsi, lorsqu’on raisonne comme si tous les chômeurs avaient les mêmes caractéristiques, dans les 10 % des localités d’Ile-de-France les plus favorables au retour à l’emploi, la durée du chômage est de 40 % plus courte que dans les 10 % de communes les moins favorables (9,2 mois contre 12,6). En Ile-de-France, « à l’encontre des idées reçues » , Paris s’impose « comme la zone la plus défavorable en matière de retour à l’emploi » alors que la densité d’emplois y est « la plus élevée » et que les demandeurs d’emploi y sont globalement plus diplômés, selon l’étude. La capitale souffre paradoxalement d’une durée brute de chômage de 12 à 15 mois comparable à des communes situées à l’extrémité du Val d’Oise ou des Yvelines, où l’enclavement géographique rend la recherche d’un emploi « coûteuse, peu intense et inefficiente », relève-t-elle.
L’étude parle aussi de phénomènes de ségrégation, de ce qui relèverait d’un meilleur aménagement du territoire. En Ile-de-France, « les demandeurs d’emploi franciliens souffrent davantage d’effets de ségrégation que de problèmes de distance physique à l’emploi, sauf pour les communes les plus en marge de la région », estiment les chercheurs.
Autre exemple, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, les contrastes sont aussi très forts entre la commune touristique des Saintes-Maries-de-la-Mer et une vaste zone défavorable autour de Marseille, Aix-en-Provence, l’étang de Berre jusqu’en Camargue.

Francebourse.com, avec AFP
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