Hier, la séance à Paris a été bien particulière. Lundi soir, l’indice du CAC 40 avait terminé quasi stable, cédant juste 0,09 % à 4 973,64 points. Hier matin, la Bourse de Paris a ouvert en très légère baisse : - 0,07 % à 4 970,09 points. L’indice du CAC 40 s’est maintenu au-dessus des 4 900 points pendant la matinée. Mais la Bourse de Paris a brutalement creusé ses pertes l’après-midi après la parution d’un indice ISM américain sur la production des services très inférieur aux attentes.
En fin de séance, l’indice parisien chute lourdement de près de 4 %. En clôture, le CAC perdait 3,96 % à 4 776,86 points, dans un volume de transactions de 7,658 milliards d’euros. Toutes les valeurs du CAC étaient dans le rouge hier soir.
La parution de cet indice particulièrement bas a également entraîné à la baisse la plupart des places européennes. L’indice FTSE Eurofirst 80 a perdu 3,82 % à 4 787,80 points.
Ce matin, l’indice tricolore, à l’ouverture de la séance, a ouvert sur une nouvelle baisse, perdant 0,99 % à 4 729,41 points.
Rappelons qu’hier donc l’indice ISM de la production de services est ressorti à 41,9 en janvier contre 54,4 en décembre. La production de services a baissé en janvier pour la première fois depuis mars 2003, note le groupement national des directeurs des achats du secteur (ISM). L’indice se retrouve également au plus bas depuis octobre 2001, au lendemain des attaques du 11 septembre 2001.
Cette dégringolade a pris les marchés par surprise puisque les analystes tablaient sur un indice à 53. Ce chiffre est venu appuyer des anticipations de récession pour la première économie mondiale que sont les Etats-Unis. « L'économie est rentrée dans le mur en janvier. La chute extraordinaire de l’opinion des directeurs d’achats pose clairement le risque que nous soyons en récession », a estimé l’économiste indépendant Joel Naroff. « C’est une preuve supplémentaire que l’économie ralentit et va continuer à ralentir », a expliqué Peter Cardillo, analyste d’Avalon Partners. « Le secteur des services est vital pour l’économie américaine. Le fait qu’il se contracte rend les investisseurs nerveux. Le ralentissement économique est déjà une chose certaine, et les derniers chiffres pourraient signifier qu’il va encore s’accentuer dans les mois qui viennent », a renchéri Lawrence de Leon, analyste chez Accord Capital Equities à Manille, aux Philippines.
Hier, l’indice ISM s’est ajouté à des chiffres d’activité déjà médiocres en zone euro, l’indice PMI composite (services et secteur manufacturier) ayant affiché en janvier son plus bas niveau depuis novembre 2004. Et les opérateurs n’oublient pas les statistiques américaines de l’emploi publiées vendredi (17 000 emplois détruits en janvier).
Dans la foulée de ces mauvaises statistiques, la Bourse de New York n’a pu s’empêcher de chuter hier, frappée de plein fouet par un regain des craintes de récession économique aux Etats-Unis. Le Dow Jones Industrial Average (DJIA) a lâché 2,93 % à 12 265,13 points et le Nasdaq, à forte composante technologique, a abandonné 3,08 % à 2 309,57 points. L’indice élargi Standard and Poor’s 500 a perdu 3,2 % à 1 336,64 points.
Il s’agit du plus fort recul du Dow Jones et du SP 500 depuis le 27 février 2007 et du Nasdaq depuis le 4 janvier.
Les Bourses d’Asie ont également terminé dans le rouge après les mauvais chiffres dans les services aux Etats-Unis.
A Tokyo, la deuxième place financière de la planète, l’indice Nikkei des valeurs vedettes a terminé la séance sur un plongeon de 4,7 %.
L'effondrement des cours a été encore plus marqué à Hong Kong où le marché a vécu sa dernière séance avant quatre jours de fermeture pour les fêtes du Nouvel an chinois. L’indice Hang Seng a dévissé de 5,4 % à la clôture.
Manille a terminé en baisse de 1,77 % tandis qu’à Sydney, l’indice S&P/ASX200 a chuté de 3,17 %.
Vers 06h10 GMT, Singapour était en baisse de 3,5 %, Bangkok de 2,2 % et Bombay de 2,76 %. A la mi-séance, Jakarta cédait 3,18 % et Kuala Lumpur 1,49 %.
Les Bourses de Shanghai, Séoul et Taipei étaient pour leur part fermées pour les congés du Nouvel an lunaire. Elles ne doivent rouvrir que lundi. Le marché était également fermé en Nouvelle-Zélande en raison d’un jour férié. « Le marché imite Wall Street et il est probable qu’il baissera encore si les craintes de récession se confirment », a commenté Conita Hung, analyste chez Asia Securities à Hong Kong.
Dans ce contexte, le prix du baril de pétrole est en repli et repasse sous les 88 dollars.
Sur le marché des changes, l’euro cote 1,4647 face au dollar.
A suivre aujourd’hui : la productivité américaine au quatrième trimestre (chiffre préliminaire) et, toujours aux Etats-Unis, les stocks de pétrole (hebdomadaire).
