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France : Jean-Pierre Jouyet critique vivement l’unilatéralisme américain

Article du 06/02/2008

Dans un entretien à l’AFP, le secrétaire d’Etat aux affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet, n’y va pas avec le dos de la cuillère contre l’implication des Etats-Unis dans la crise financière et leur gestion de cette situation.
Ainsi, concernant les deux récentes baisses de taux d’intérêt de la Réserve fédérale américaine, le Français estime qu’ « il aurait été mieux qu’il y ait une attitude plus coopérative, des échanges entre les Trésors, les banques centrales, moins de mouvements unilatéraux avant les réunions du G7 », comme celle prévue samedi à Tokyo pour évaluer la situation économique mondiale et la réponse à crise financière.
« Le fait qu’il n’y ait pas eu de concertation traduit ou un mépris de la coopération sur le plan financier, ce qui n’est pas une bonne chose, ou une situation qui serait plus grave que prévue sur le plan financier », ajoute le secrétaire d’Etat. « Sinon, il n’y a pas de rationalité à avoir des mouvements de cette ampleur aussi rapidement », note-t-il.
A l’inverse, il juge l’attitude de la Banque centrale européenne « appropriée compte tenu du contexte, entre risque inflationniste et un certain ralentissement de la croissance dans l’ensemble ». La BCE « fait preuve de sang froid », estime-t-il. Des propos qui contrastent avec ses attaques passées sur la politique de la BCE, accusée de trop se focaliser sur la lutte contre l’inflation au détriment de la recherche de la croissance.
Et d’insister : « ce qui est gênant dans l’attitude américaine, c’est que ça peut donner aux opérateurs un sentiment de panique ». Jean-Pierre Jouyet a fait à ce propos allusion à la très forte volatilité observée sur le marché des changes vendredi, quand de mauvais chiffres du chômage aux Etats-Unis ont fait bondir l’euro à « un niveau de 1,49 dollar, proche de 1,50 dollar » avant « qu’un autre indice sur la production industrielle ne le fasse retomber à 1,47 dollar ».
Toutefois, Jean-Pierre Jouyet ne remet pas pour autant en question le principe du plan de relance du président George W. Bush et la baisse de taux de la Fed, car « il faut éviter toute conséquence grave de la crise des ‘subprime’ (les crédits immobiliers à risque américains) sur l’économie réelle ».
« Face à une crise d’origine américaine, qui s’est propagée à l’ensemble de l’économie internationale, c’est bien la question de la coopération qui est posée »
et la crédibilité des réunions de type G7 « est entre les mains des Américains », insiste-t-il.
Jean-Pierre Jouyet entend bien à Tokyo relayer ce discours : les ministres européens vont demander aux Américains de « coopérer pour qu’il y ait une meilleure stabilisation financière, alors qu’ils sont à l’origine de l’instabilité financière, et s’ils souhaitent résorber les déséquilibres dont ils sont à l’origine, afin qu’il y ait une attitude plus coopérative dans la gestion du marché des changes », explique-t-il, précisant que tous les partenaires européens de la France partagent son avis. L’Europe est « très unie », dit-il, en particulier sur le désir « progresser sur ce qui a trait à la supervision et à la régulation internationale à la suite de la crise des ‘subprime’ ». « Il y a maintenant une coordination dans la prise de parole européenne entre le président de la banque centrale, les commissaires et les différents responsables » de la zone euro, « c’est une bonne chose pour avoir une diplomatie efficace », juge Jean-Pierre Jouyet.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP




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