Après sa dernière annonce de baisser en urgence ses taux directeurs la semaine dernière, la Réserve fédérale américaine (Fed) pourrait bien ne pas s’arrêter là pour contrecarrer toute nouvelle descente aux enfers des Bourses mondiales et minimiser les risques d’une récession aux Etats-Unis.
Les marchés s’attendent donc à ce que la Fed décide, le 30 janvier prochain, d’abaisser à nouveau son taux directeur, après l’avoir amputé en urgence de trois quarts de point à 3,50%.
Les analystes se divisent plutôt sur son ampleur, un quart ou un demi-point de pourcentage.
Toutefois, une telle décision pourrait ne pas intervenir car certains analystes soulignent que la dernière action de la Fed n’a été finalement qu’ « un sauvetage par inadvertance de la Société Générale », écrit dans une note Vincent Khoo, analyste chez Aseambankers Investment Bank à Kuala Lumpur. Certains intervenants soupçonnent en effet que la dégringolade générale des Bourses mondiales la semaine dernière a pour origine le dénouement en toute hâte, au même moment, des positions prises en « fraude » par un trader de la Société Générale, accusé par la banque de lui avoir fait perdre 4,9 milliards d’euros. « Si la Fed abaisse encore les taux, le marché réagira probablement de façon positive. Mais il reste méfiant, car on s’attend à ce que de nouvelles statistiques ravivent les craintes concernant l’économie américaine », résume Koji Takeuchi, analyste au Mizuho Research Institute. Le rapport mensuel sur l’emploi américain est attendu vendredi. En décembre, un ralentissement du marché du travail, prisme à travers lequel est évaluée la vigueur de l’économie, avait alimenté l’idée d’une glissade des Etats-Unis vers la récession. Mais pour janvier, « une progression (de l’emploi) est largement anticipée », indique Dick Green, de Briefing.com.
Par ailleurs, la semaine sera chargée en résultats d’entreprises. Les performances d'une trentaine de grosses capitalisations américaines, dont MacDonald’s, Boeing ou Procter & Gamble, seront examinées pour jauger d’une éventuelle contagion de la crise financière vers les différents secteurs de l’économie.
