Hier soir, l’indice CAC 40 a terminé quasi stable, cédant juste 0,09 % à 4 973,64 points. Ce matin, la Bourse de Paris a ouvert en très légère baisse : - 0,07 % à 4 970,09 points. L’indice du CAC 40 s’est maintenu au-dessus des 4 900 points pendant la matinée. Mais la Bourse de Paris a brutalement creusé ses pertes cet après-midi après la parution de l’indice ISM américain.
En fin de séance, l’indice parisien chute lourdement de près de 4 %. En clôture, le CAC perd 3,96 % à 4 776,86 points. Toutes les valeurs du CAC sont dans le rouge ce soir.
Ce matin déjà, le moral des investisseurs européens avait pris un coup avec la parution d’indicateurs économiques maussades et accréditant la thèse d’une contagion de la récession américaine au Vieux Continent.
En Allemagne, l’indice d’activité (ISM) des services est nettement tombé sous la barre des 50 en janvier à 49,2. Dans la zone euro, l’indice des directeurs d’achats (PMI) a chuté de 2,5 points à 50,6 au mois de janvier. Il s’agit de son plus mauvais score depuis juillet 2003.
Egalement en zone euro, les ventes de détail ont reculé de - 0,1% en décembre.
Aux Etats-Unis, l’indice d’activité ISM est ressorti très inférieur aux attentes dans le secteur des services. De facto, l’indice de la production de services a baissé en janvier de 12,5 points à 41,9 contre 54,4 en décembre, selon le groupement national des directeurs des achats du secteur (ISM). L’indice est en outre passé sous la barre des 50, signe d’une contraction de l’activité, pour la première fois depuis mars 2003.
D’un point de vue économique, ce chiffre - rendu public avec une heure d’avance, chose assez inhabituelle pour être notée - apporte de l’eau au moulin de ceux qui prédisent une récession. « L’indice ISM dans les services a réactivé les craintes d’une récession économique », expliquent les analystes du site d'informations financières Briefing.com « C’est une preuve supplémentaire que l’économie ralentit et va continuer à ralentir », renchérit Peter Cardillo, analyste d’Avalon Partners. Nombreux sont donc les analystes à entrevoir une entrée en récession de la première économie mondiale.
La semaine dernière, l’indice ISM concernant l’activité industrielle avait au contraire montré un retour à une croissance lente.
L’indicateur d’aujourd’hui justifie en partie les décisions prises dans l’urgence par la Fed la semaine dernière et la précédente, la banque centrale américaine ayant ramené son principal taux directeur à 3 %. D’ailleurs, une nouvelle baisse des taux n’est peut-être pas exclue en mars prochain. Dans ce contexte, il sera intéressant de suivre ce jeudi les réunions de politique monétaire de la Banque Centrale Européenne et de Banque Centrale d’Angleterre.
D’un point de vue boursier, ce mauvais indicateur économique a enfoncé davantage Wall Street, qui avait déjà entamé hier un mouvement de repli, en réaction à son fort rebond de la semaine dernière. Subissant des prises de bénéfices, la Bourse de New York avait ainsi terminé en baisse hier : le Dow Jones avait reculé de 0,85 %, le Nasdaq de 1,26 % et le SP 500 de 1,05 %.
Ce soir, le Dow Jones abandonne 1,90 % à 12 395,27 points et le Nasdaq lâche 1,53 % à 2 346,30 points.
Le pétrole perd 2,26 % à 87,99 dollars.
A suivre demain : la productivité américaine au quatrième trimestre (chiffre préliminaire) et, toujours aux Etats-Unis, les stocks de pétrole (hebdomadaire).
