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Environnement : le réchauffement climatique interpelle les plus grands

Article du 13/09/2007
DOSSIER

Depuis le début de l’année, presque toutes les grandes réunions internationales ont abordé le sujet de l’environnement et du réchauffement de la planète. Dernièrement, le sujet est même revenu sur la table lors du sommet des pays de l’Asie-Pacifique, à Sydney.
En début d’année, c’est à Davos, lors du célèbre Forum économique qui réunit chaque année en Suisse l’élite de l’économie mondiale : quelque 800 grands patrons, une pléthore de ministres des Finances et une vingtaine de chefs d’État ou de gouvernement…, que le thème avait largement abordé.
Pour sa 36e édition, de nombreux ateliers et tables rondes ont été consacrés à l’environnement et aux questions de développement durable, du potentiel des énergies renouvelables à la prévention des catastrophes naturelles. « Il y a eu un changement qualitatif dans la prise de conscience publique du réchauffement climatique en 2006 », observe Klaus Schwab, le fondateur du Forum.
L’un des points forts du Sommet de Davos de 2007 a été, pour la deuxième année consécutive, l’organisation d’un « sommet de l’énergie » qui a regroupé « une trentaine de patrons de compagnies du secteur énergétique, dont John Browne, le patron de BP, une douzaine de ministres de l'énergie et deux à trois experts indépendants », expliquait à l’époque Christoph Frei, directeur du département « Industries de l'énergie et initiative contre la corruption » du World Economic Forum, dans les colonnes du Figaro.
Ce thème de la protection de l’environnement est d’autant plus aigu en janvier dernier qu’habituellement la station de Davos, dans les Alpes suisses, est recouverte d’un épais manteau blanc et qu’alors seuls quelques canons à neige ont permis d’assurer l’ouverture de quelques pistes.
Quelques jours après Davos s’est tenue à Paris une conférence sur l’environnement. « Créons l’Organisation des Nations unies pour l’environnement, conscience écologique du monde, lieu privilégié de notre action commune pour les générations futures », avait déclaré Jacques Chirac, à l’Assemblée générale des Nations unies à New York, le 19 septembre dernier. Une réunion présidée par Alain Juppé, à qui l’ancien Président de la République avait confié la mission de diriger les débats. Objectifs de cette conférence internationale : déterminer les actions prioritaires pour lutter contre les menaces environnementales, réfléchir sur l’après-Kyoto et oeuvrer en faveur de la création d’une ONUE (ONU pour l’environnement).

Des réunions ad hoc

Autre réunion majeure cette année, celle des experts du GIEC, le groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (ou IPCC en anglais), en juin dernier. Ils sont enfin parvenus à rédiger la deuxième partie de la quatrième « bible » sur le sujet.
Principaux points abordés : le réchauffement de la température. Au-delà de 2 à 3 degrés supplémentaires par rapport à 1990, le réchauffement climatique aura des impacts négatifs sur toutes les régions, prévient le GIEC.
D’où de graves conséquences sur l’approvisionnement en eau et sur l’agriculture. D’ici 2080, estiment les experts, jusqu’à 3,2 milliards d’humains seront exposés à des pénuries d’eau sévère et 600 millions à la faim en raison des sécheresses, de la dégradation et de la salinisation des sols.
D’où la multiplication des catastrophes naturelles. Chaque année, deux à sept millions de personnes supplémentaires pourraient subir des inondations.
D’où la disparition de terres, comme certaines îles ou côtes sous les flots, le niveau de la mer montant en raison de la fonte des glaciers des pôles.
D’où l’extinction de certaines espèces de la faune et de la flore. « De 20 à 30 % des espèces végétales et animales connaîtront un risque croissant d’extinction si les augmentations de la température mondiale dépassent 1,5 à 2,5°C » par rapport à 1990, indique le rapport.
L’espèce humaine serait confrontée à de nouvelles épidémies ou à la réapparition de maladies tropicales comme le paludisme ou la dengue de grande ampleur.
Avec derrière tout cela d’importantes conséquences économiques.

Objectif : aller plus loin que Kyoto

Le rapport du GIEC a aussi fait place à des préconisations à l’heure où les décideurs prennent conscience que le protocole de Kyoto ne suffira pas à endiguer le phénomène de réchauffement climatique car l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre s’avère insuffisante. Enfin, on est loin d’avoir atteint les Objectifs du Millénaire lancés par l’ONU au début du siècle.
A Bruxelles, l’environnement est une considération majeure. L’Union européenne a fait le vœu pieu de « limiter le réchauffement planétaire à 2°C au maximum au-dessus de la température de l’ère préindustrielle ». Les 27 se sont déjà engagés à « réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 20 % d'ici 2020 par rapport à 1990 ». Les pays européens veulent également encourager la fabrication et l’utilisation d’énergies renouvelables.
Au dernier sommet du G8, au mois de juin, les Etats-Unis avaient semblé plus ouverts au dialogue. George Bush a parlé d’un cycle de négociations avec les 15 grandes économies mondiales pour fixer d’ici à fin 2008 un objectif mondial à long terme de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de lutte contre le réchauffement climatique.
Une avancée quand on sait que les Etats-Unis, responsables d’un tiers des émissions, ont refusé de ratifier le protocole de Kyoto qui prévoit une réduction des gaz à effet de serre et qui expire en 2012. Les pays du G8 génèrent à eux seuls plus de 40 % de l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre.
Nouveau point fort de cette année de réflexion sur les enjeux environnementaux : le Grenelle de l’Environnement, à peine démarré en France, suscite déjà de nombreuses crispations. Le réchauffement de la planète est un sujet pour le moins brûlant.
Un rendez-vous majeur avant que la France ne préside l’Union européenne à partir de juillet 2008. Il faudra décider de l’avenir du protocole de Kyoto.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet
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