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Livret A : A 4 %

Article du 01/08/2008
Depuis ce matin, votre Livret A possède un taux de rémunération de 4 %. Comme l’avait annoncé la ministre de l’Economie, Christine Lagarde, le taux de rémunération de ce livret d’épargne très populaire passe donc de 3,5 % (taux fixé le 1er février dernier) à 4 %. Une hausse qui intervient en raison de la remontée de l’inflation qui pèse sur le pouvoir d’achat des ménages français, a expliqué Bercy. Le Livret A est plébiscité par les Français : placement sûr et défiscalisé, il offre une rémunération attractive.

Le gouvernement a décidé en août 2003 la mise en place d’un dispositif automatique de fixation des taux d’intérêt de l’ensemble des livrets d’épargne réglementée. Celui du Livret A est déterminé par un calcul qui résulte de la combinaison de deux indicateurs, les taux interbancaires Euribor et Eonia et le taux d’inflation. L’actualisation se fait sur un rythme semestriel, au 1er août et au 1er février de chaque année.
L’inflation a atteint 3,3 % sur un an en mai, un niveau inégalé depuis 1991, sous l’effet de la flambée des cours du pétrole et de l’alimentation. L’Euribor 3 mois, taux auquel les banques se prêtent de l’argent, a lui grimpé à 4,94 % en juin. L’Eonia, un taux moins volatil que l’Euribor qui a été ajouté à la formule de calcul en janvier, s’établissait lui à 3,9871 % en juin. D’où, après un calcul arithmétique, un taux du Livret A finalement fixé à 4 %.
Le gouvernement aurait pu, comme il l’a fait en janvier, invoquer des « circonstances exceptionnelles » pour limiter sa hausse, car si elle favorise les épargnants, elle renchérit le coût du financement du logement social. Les fonds du Livret A, centralisés à la Caisse des dépôts, servent en effet à financer la construction de logements sociaux. Une nouvelle dérogation aurait toutefois risqué de rendre inopérant le dispositif de fixation automatique.

L’actualité est chargée sur le Livret A puisqu’à compter du 1er janvier 2009, sa distribution sera élargie à toutes les banques françaises et non plus réservée aux Caisses d’Epargne, à la Banque Postale et au Crédit Mutuel (pour le Livret Bleu). Cette décision du gouvernement, prise au printemps, fait suite à des critiques de la Commission européenne qui estimait que cette exclusivité nuisait à la libre concurrence. Mais aussi à trois ans de procédures engagées par certaines banques françaises, Crédit Agricole en tête, pour obtenir le droit de distribuer ce produit d’épargne défiscalisé.
Aujourd’hui, 45 millions de Français détiennent ce produit datant de 1818. Chaque Français n’étant autorisé à posséder qu’un seul Livret A, un dispositif anti-fraude sera mis en place. Les banques seront tenues, chaque fois qu’elles ouvriront un Livret A, de vérifier auprès du fichier central des comptes bancaires et associés (Ficoba) qui recense l’ensemble des livrets (Livrets A ou Bleu), s’il existe déjà ou non un livret au nom du bénéficiaire qui vient solliciter de la banque l’ouverture d’un livret.
Selon l’Association française des usagers des banques (Afub), entre 150 000 et 300 000 personnes seraient en infraction, ce qui représenterait un manque à gagner pour le fisc de 27 à 60 millions d’euros. Il existerait près de 8 millions de fraudeurs en France, selon un calcul du journal Le Parisien. Bercy tempère ces chiffres en expliquant que de nombreuses personnes morales (associations, organismes HLM) détiennent un Livret A mais ne sont pas comptabilisées dans les chiffres officiels des détenteurs.

Francebourse.com, avec AFP

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