A Bruxelles, le plus ancien système d’épargne populaire français ne plaît pas. Et la commission européenne a décidé de frapper un grand coup : elle somme la France de mettre fin au monopole sur les livrets A et Bleu.
Le placement fétiche des Français doit, d’ici neuf mois, être distribué par tous les réseaux bancaires et non plus exclusivement par La Banque Postale, les Caisses d'Epargne et le Crédit Mutuel.
En déposant une plainte auprès de Bruxelles, les concurrents -Crédit agricole en tête- dénonçaient une « restriction incompatible avec le droit communautaire », faisant obstacle à l'entrée et au développement de nouveaux entrants sur le marché hexagonal de l'épargne.
Aujourd'hui, pas moins de 50 millions de Français détiennent l'un de ces deux produits d'épargne défiscalisés, datant de 1818.
Après un an d’enquête, la commissaire à la Concurrence Neelie Kroes a donc tranché et écarté les arguments avancés par Paris pour défendre son statu quo.
Reste maintenant à savoir si le délai imposé de neuf mois sera respecté… Le nouveau président élu Nicolas Sarkozy en décidera. Va-t-il, comme le gouvernement sortant qui étudiait un recours en justice, combattre la décision bruxelloise ? Ou au contraire se prononcer pour la modernisation du secteur bancaire français ?
