Pêche : Les quotas de l’Union européenne pris dans les filets des critiques
Article du 18/12/2007
Les ministres de la Pêche de l’UE se retrouvent aujourd’hui à Bruxelles pour leur traditionnel bras de fer annuel sur la répartition des plafonds de capture, un système dont l’efficacité vient toutefois d’être durement remise en cause par la Cour des comptes européenne.
L’enjeu principal pour les quotas 2008 par espèce et par pays porte sur le cabillaud, une espèce sur-pêchée faisant l’objet de mesures de protection depuis 2002. La Commission européenne demande une baisse de 25 % dans l’Atlantique (hors Mer du Nord). Mais la France, l’Irlande, le Royaume-Uni, la Belgique et le Danemark, premier pêcheur de cabillaud en Europe, veulent revoir en hausse les plafonds proposés ou tout du moins espère le maintien d’un quota inchangé par rapport à 2007.
Et les défenseurs de l’environnement veillent au grain. « L’Europe ne peut se permettre de répéter les erreurs du passé en pêchant du cabillaud au premier signe d’amélioration. Les ministres ne devraient pas oublier ce qui s’est produit en 1997-98 lorsque les stocks ont augmenté avant d’être rapidement liquidés par la pêche, laissant l’espèce au bord de l’extinction », avertit le Fonds mondial pour la nature.
Le thon rouge, autre espèce en danger, devrait constituer un autre motif de discorde. La pêche a été arrêtée cette année prématurément en raison d’une sur-pêche importante principalement de la France. L’Espagne, qui a respecté son quota, n’exclut pas de demander une compensation.
L’atmosphère devrait être en revanche plus détendue sur l’anchois dans le golfe de Gascogne, objet d’un contentieux récurrent entre pêcheurs français et espagnols. Paris et Madrid ne devraient pas remettre en cause la suspension de la pêche - décidée en 2005.
Reste que ce marchandage annuel, et plus globalement le système tout entier de gestion commune des réserves halieutiques de l’UE, est de plus en plus dénoncé, compte tenu de la raréfaction généralisée des stocks de poissons.
Outre les plafonds de capture, les discussions s’annoncent également difficiles sur le nombre de jours autorisés de sortie en mer. Le commissaire à la Pêche demande une réduction allant de 10 % à 25 % selon les zones. Les principaux pays concernés favorisent au contraire le statu quo.