Des pêcheurs en colère. Ils étaient plusieurs centaines hier à avoir perturbé les accès de plusieurs ports bretons et normands, notamment à Brest, Douarnenez (Finistère) et Lorient (Morbihan). Leur revendication : obtenir des mesures face à l'envolée des prix du gazole qui a atteint un record à plus de 1,14 euro par litre en moyenne.
Ce matin, une opération escargot avec une centaine de pêcheurs et une quarantaine de véhicules a occasionné des bouchons allant jusqu'à 10 km dans le sens Vannes et Lorient. Les pêcheurs se sont ensuite regroupés au centre ville de Lorient, avant de partir sur le port de pêche du Guilvinec (Finistère). 300 d’entre eux y ont reçu la visite de Nicolas Sarkozy. Et l’accueil était loin d’être chaleureux.
« Du concret, du concret! », lui ont réclamé en le sifflant les pêcheurs présents le long des quais. « 15 jours de mer et 300 euros c'est pas normal », criaient certains. Le président français est allé directement à leur rencontre, répondant du tac au tac aux multiples invectives : « Toi si tu as quelque chose à dire, tu as qu'à venir ici! », ou lançant énervé à un autre qui l'insultait : « toi tu n'as qu'à descendre! ». « Je n'accepte pas les insultes des pêcheurs à mon endroit. Je vais annoncer des nouvelles », a-t-il ajouté. « Si je viens on me le reproche, si je ne viens pas on me le reproche aussi. Moi je viens », a-t-il poursuivi. « Je ne laisserai pas mourir la pêche française, je vais annoncer des choses fortes », a-t-il encore promis avant la table ronde prévue avec les pêcheurs.
Nicolas Sarkozy a finalement détaillé trois dispositions pour aider la profession à compenser la hausse du prix du gazole. Il a proposé « l'exonération totale des cotisations patronales et salariales pour une durée de six mois renouvelable » pour les marins-pêcheurs. Une mesure dont le coût est évalué à 21 millions d'euros par trimestre.
Le président a également demandé au ministre de l'Agriculture et de la Pêche Michel Barnier d'élaborer avec la profession, « dans les trois mois », un « mécanisme durable qui intègre le coût du gazole dans le prix du poisson vendu à l'étal ».
Il a par ailleurs annoncé un « plan de sauvegarde » pour moderniser les moteurs des bateaux de pêche « afin de réduire leur consommation en gazole ».