Après une vague de colère des marins pêcheurs en novembre dernier, Nicolas Sarkozy s’est saisi du dossier pour le moins épineux des quotas de pêche fixés par l’Union européenne. Les pêcheurs français, déjà fragilisés par la hausse du prix du gazole, réclament un assouplissement du système. Ils dénoncent les quotas de pêche 2008, adoptés en décembre et qui prévoient une baisse de 44% des quotas nationaux pour le hareng et le merlan et de 56 % pour le maquereau.
Les pêcheurs demandent notamment de remettre à plat le mode de gestion des quotas et de revoir leur calendrier en faveur d’une pluri-annualité (des quotas sur trois ans et non plus sur une seule année).
Actuellement, la Commission européenne base pour l’essentiel ses propositions de quotas - systématiquement revus en hausse au bout du compte par les Etats membres - sur les avis d’experts scientifiques, qui s’inquiètent depuis des années du risque de disparition d’espèces sur-pêchées, comme le cabillaud. « A partir du moment où tout le monde dit que la ressource est revenue, il faut qu’on ait une réponse beaucoup plus souple sur les quotas, quels que soient les espèces et les lieux de pêche », a déclaré le président de la République samedi à Boulogne-sur-Mer. Nicolas Sarkozy a promis de relayer les demandes des pêcheurs français auprès du président de la Commission européenne et pourrait vouloir débloquer ce dossier lors de la présidence française de l’Union européenne du 1er juillet au 31 décembre. Nicolas Sarkozy a ainsi parlé d’une « sorte d’états généraux » entre scientifiques et pêcheurs et promis une « table ronde » au printemps pour « voir où on en est de l’application du plan, où on en est de la discussion sur les quotas ».
Si ce discours a satisfait le Comité national des pêches, il n’en est pas de même à Bruxelles. Les partenaires européens de la France ont accueilli plutôt froidement la proposition de Nicolas Sarkozy d’assouplir le système de quotas de pêche. La présidence slovène de l’UE, par la voix de son ministre de la Pêche, a rappelé que « l’objectif (de l’UE) est d’avoir une activité de pêche durable et les quotas sont l’un des instruments dont nous avons besoin » pour y parvenir.