La décision de Bruxelles a été ferme. La Commission européenne a décidé que la pêche à l’anchois dans le Golfe de Gascogne restera fermée cette année. De quoi attiser la colère des pêcheurs français qui, lors des dernières semaines, ont organisé d’importants mouvements de protestation comme des blocus de ports.
La France demandait à la Commission de rouvrir la pêche à l'anchois pour « trois mois » et d'accorder à ses pêcheurs « un quota de 3 à 4.000 tonnes » d’anchois dans le Golfe de Gascogne, indiquait lundi le ministre français de l’Agriculture, Michel Barnier. Depuis 2005 déjà, la pêche à l’anchois est en fait fortement restreinte dans le Golfe en raison du mauvais état des ressources. Cette année, seule une pêche dite « scientifique » a été autorisée entre le 15 avril et le 15 juin, pour 20 bateaux espagnols et 8 français.
Bruxelles, à la satisfaction de l’Espagne qui détient 90 % des droits de pêche à l’anchois dans le Golfe - la France seulement 10 %, en vertu d-accords historiques - a finalement jugé que l’état des ressources d’anchois restait préoccupant dans le Golfe de Gascogne et que l’espèce devait être protégée.
En contrepartie, les pêcheurs français pourraient bénéficierd’un plan de soutien de 15 millions d’euros. Cette somme proviendra de « crédits nationaux et européens », selon un communiqué du ministère de l’Agriculture. « La Commission va maintenant travailler avec les Etats membres concernés (la France et l’Espagne, ndlr) afin d'utiliser toutes les possibilités existantes dans le cadre du nouveau Fonds européen pour la Pêche pour l’octroi d’aides à court et à long termes aux flottes affectées par le maintien de la fermeture », a seulement précisé Bruxelles.