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Zone euro : L’économie s’essouffle

Article du 24/06/2008

L’économie de la zone euro paraît s’engager dans une phase marquée de ralentissement sur fond d’inflation élevée.
Plusieurs statistiques ont récemment jeté un voile sur la conjoncture des Quinze jusqu’ici étonnamment résistante à la crise financière mondiale, à la force de l’euro face au dollar - qui défavorise les exportateurs - et à la folle ascension des prix du pétrole.
Mais l’annonce d’un baromètre de la consommation allemand GfK en fort recul a enterré les espoirs d’une reprise des dépenses des ménages cette année tant espérée par le gouvernement Merkel. « Les consommateurs allemands ont vraiment jeté l’éponge maintenant » a réagi Andreas Rees, économiste chez Unicredit. Une tendance généralisée en zone euro.
Certes la hausse mensuelle inattendue de 2 % en mai de la consommation de biens manufacturés en France détonne. Le yoyo des dépenses, en baisse en mars et en avril, semblent notamment lié à des changements d’habitude dans les achats de vêtements, liées aux conditions climatiques inhabituelles depuis le début de cette année.
Mais « au delà de la volatilité mensuelle, les dépenses des ménages stagnent », estime Gilles Moec, analyste à la Bank of America. Les Européens rechignent à débourser face à la flambée des prix de l’énergie et du carburant et à la valse des étiquettes sur les denrées alimentaires, responsables des tensions inflationnistes actuelles.
Côté industrie et services, la situation se dégrade. L’activité - mesurée par l’indice PMI Composite - s’est contractée contre toute attente en zone euro en juin, pour la première fois depuis cinq ans, selon l’étude de la société Markit. Si les grand pays comme la France et l’Allemagne sont restés relativement solides, « il en va autrement de l’Espagne, l’Italie ou encore l’Irlande et du Portugal », soulignent les économistes de la DekaBank dans une étude. Et le pire reste à venir pour les Quinze, prédit l’établissement.
Cette conjoncture pose un dilemme que la Banque Centrale Européenne espère en partie résoudre par une hausse de taux directeurs controversée. La BCE a clairement ouvert la voie à un tel geste dès le 3 juillet, prétextant de risques de surchauffe inflationnistes sur le moyen terme.
Certains responsables politiques en Espagne ou en France ont en effet émis des doutes sur la pertinence d’une hausse de taux directeurs. Fait plus rare, les économistes commencent aussi à s’interroger. « Le geste est risqué », estime Gilles Moec.
La BCE pourrait être désignée comme responsable d’une grande part du ralentissement économique appelé à s’amplifier. L’institut monétaire donne la priorité à la lutte contre l’inflation, comme le lui assigne le Traité de Maastricht. Le taux, qui a atteint un pic de 3,7 % en mai sur un an, s’avère préjudiciable à la consommation, et donc à la croissance. Toutefois, la BCE sait qu’elle ne peut rien contre la montée actuelle des prix. Elle veut, en remontant légèrement son principal taux à 4,25 %, affirmer sa crédibilité en démontrant sa détermination à accomplir son devoir de stabilité des prix.
C’est pour cette raison aussi qu'après avoir clairement annoncé la couleur début juin, elle ne peut à présent plus faire marche arrière et devrait bien resserrer la vis du crédit dans une semaine, selon les économistes.

Francebourse.com, avec AFP
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