Hier, la Bourse de Paris a aligné une deuxième séance de hausse, le CAC 40 prenant, 1,56 % et profitant de résultats de sociétés meilleurs qu’attendu aux Etats-Unis. Les publications américaines ont éclipsé une situation macroéconomique « guère encourageante en zone euro, entre le nouveau record de faiblesse du dollar et le niveau élevé de l’inflation » révisée en hausse à 3,6 % sur un an en mars, a expliqué à l’AFP un vendeur parisien. Selon Romain Hayat, conseiller de gestion chez Meeschaert, la confirmation de la hausse des prix en zone euro « plaide surtout pour un maintien par la Banque centrale européenne de ses taux d’intérêt », les opérateurs n’espérant plus de détente monétaire avant l’automne.
Au final, l’indice parisien vedette a gagné hier 74,42 points à 4 855,10 points, dans un volume d’échanges plus élevé que les jours précédents, de 6,3 milliards d’euros, après avoir repris 0,3 % la veille.
Ce matin, la Bourse de Paris a ouvert sur une troisième hausse consécutive, l’indice CAC 40 prenant 0,45 % à 4 877,07 points.
Londres s’est adjugé hier 2,36 %, Francfort 1,79 % et l’Eurostoxx 50 1,47 %.
Le marché a bénéficié dès l’ouverture du message délivré la veille par le groupe américain de microélectronique Intel, qui a démenti les rumeurs circulant à Wall Street en publiant un résultat conforme aux attentes et en maintenant ses prévisions de marge pour 2008.
Les chiffres de Coca-Cola, JP Morgan Chase et Wells Fargo ont offert aux investisseurs, inquiets de l’impact du ralentissement économique sur les entreprises, « une journée agréable, alors que les Etats-Unis ne nous avaient pas gâtés depuis le début des publications trimestrielles », a expliqué à l’AFP un vendeur d’actions parisien. Ce « tir groupé », qui contraste avec les déceptions sur Alcoa, General Electric et Wachovia, a été d’autant mieux accueilli qu'il concerne des secteurs très différents, entre le « métier plutôt confortable » du fabricant de sodas et les banques plongées « en pleine tourmente », selon le vendeur.
JPMorgan Chase, qui a sauvé récemment sa rivale Bear Stearns de la faillite, a ainsi annoncé un bénéfice net trimestriel en baisse de 50 % mais le bénéfice par action est ressorti à 68 cents, supérieur aux 64 cents prévus par le marché. Intel, leader mondial des puces électroniques, a annoncé mardi soir un bénéfice en baisse mais conforme aux prévisions et a surtout maintenu sa prévision de marge pour l’ensemble de 2008. Enfin Coca-Cola a vu son bénéfice monter de 19 %, soit mieux que prévu, et s’est dit « optimiste malgré le climat macroéconomique difficile ».
La Bourse de New York a donc clôturé en forte hausse hier. Le Dow Jones Industrial Average (DJIA) a progressé de 2,08 % à 12.619,27 points et l’indice Nasdaq, à forte composante technologique, de 2,80 % à 2 350,11 points, selon les chiffres définitifs de clôture. L’indice élargi Standard and Poor’s 500 a quant à lui engrangé 30,28 points à 1 364,71 points (+ 2,27 %).
Les prix du pétrole, attisés par l’arrivée de fonds spéculatifs, se sont embrasés hier, franchissant pour la première fois de l’histoire le seuil des 115 dollars le baril après l’annonce d’une contraction imprévue des stocks américains. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » pour livraison en mai s’est hissé peu après 14h35 GMT à 115,07 dollars, un niveau inédit depuis le début de la cotation du brut en 1983 à New York. Il s’est ensuite replié pour terminer la séance à 114,93 dollars, établissant toutefois un plus haut en clôture.
A Londres, le baril de Brent de la Mer du Nord a également battu des records, se hissant à 112,79 dollars, un niveau inédit. Il a reculé ensuite, mais son cours de clôture - 112,66 dollars - constitue aussi un record.
Les prix du pétrole se sont ainsi appréciés d’environ 5 dollars des deux côtés de l'Atlantique depuis le début de la semaine.
A suivre aujourd’hui :
- aux Etats-Unis : les inscriptions aux allocations chômage hebdomadaires, l’indicateur avancé du Conference Board pour le mois dernier et l’indice de la Fed de Philadelphie pour avril
- en zone euro : la balance commerciale pour février
