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Chine : le Tibet sous contrôle

Article du 21/03/2008
Une semaine après les émeutes meurtrières de Lhassa, la Chine affirme contrôler le Tibet et les régions avoisinantes touchées par la contestation, faisant craindre aux organisations des droits de l'homme et pro-tibétaines des vagues d'arrestations.
A Dharamsala, dans le nord de l'Inde, où elle a rendu visite au dalaï-lama, le chef spirituel des Tibétains, la présidente américaine de la Chambre des représentants Nancy Pelosi a réclamé une enquête internationale sur les violences au Tibet, tandis que Paris et Berlin demandaient à Pékin de faire preuve de transparence.
A l'unisson de la communauté internationale, Nancy Pelosi a cependant assuré qu'elle « n'appelait pas au boycottage des jeux Olympiques », consciente du poids international de la Chine.
Alors que la presse étrangère est interdite d'accès aux zones concernées, les médias chinois insistaient vendredi sur le retour à la normale dans la capitale tibétaine, montrant des photos d'écolières souriantes.
Les principaux portails Internet chinois ont publié les photos de 19 manifestants les plus recherchés par la police après les émeutes de Lhassa, accompagnées d'une notice avec un numéro de téléphone pour communiquer d'éventuels indices.
Selon l'agence Chine Nouvelle, au total 170 personnes s'étaient constituées prisonnières jusqu'à mercredi soir, mais les groupes pro-tibétains à l'étranger affirment que plus d'un millier de personnes ont été arrêtées.
Les émeutes ont fait officiellement 13 morts, des « personnes innocentes », les Tibétains en exil parlent toutefois de 100 morts, voire de plusieurs centaines, au Tibet et dans d'autres régions où les manifestations se sont propagées.
« Nous sommes inquiets que les gens arrêtés soient maltraités. Il y a beaucoup de preuves de torture et de mauvais traitements dans les prisons chinoises », a déclaré Nicholas Bequelin, de Human Rights Watch à Hong Kong.
Vendredi, le site Internet Chinatibet.news.com reprenait en Une un article du Quotidien du Tibet, le journal officiel du Parti communiste de la région: « Le ciel du Tibet sera toujours ensoleillé ».
La veille, les autorités chinoises avaient pour la première fois reconnu avoir tiré pour réprimer des émeutes, mais « en légitime défense », blessant quatre personnes dimanche dans une zone peuplée de Tibétains de la province du Sichuan (sud-ouest).
Des groupes de militants pro-tibétains ont affirmé que huit personnes avaient été tuées par les forces de sécurité au cours des manifestations dans le district de Ngawa. Ils ont diffusé des photos de cadavres présentant ce qui semble être des blessures par balles. La véracité de ces photos n'a pas pu être vérifiée par l'AFP.
Ces derniers jours, des témoins ont fait état de renforts militaires envoyés dans les zones concernées par les troubles.
Vendredi, dans une région tibétaine du Yunnan (sud-ouest), où jusqu'à présent aucune manifestation n'a été signalée, la police patrouillait dans les villes et les villages.
Les manifestations avaient commencé le 10 mars à Lhassa, la capitale du Tibet, à l'occasion de l'anniversaire du soulèvement de 1959 contre le pouvoir chinois. La Chine communiste a pris le contrôle du Tibet en 1951.
Les autorités chinoises accusent le dalaï-lama d'avoir fomenté ces troubles afin de « saboter » les jeux Olympiques qui se dérouleront à Pékin en août.
Nancy Pelosi, l'une des personnalités américaines les plus intransigeantes à l'égard de la Chine en matière de droits de l'homme, a été acclamée vendredi à Dharamsala, siège du gouvernement tibétain en exil, par des milliers d'exilés tibétains.
« Nous appelons la communauté internationale à mener une enquête indépendante sur les accusations faites par le gouvernement chinois selon lesquelles Sa Sainteté a été l'instigateur des violences au Tibet », a-t-elle déclaré.
La France et l'Allemagne ont elles demandé à Pékin d'avoir une attitude transparente sur les événements du Tibet.
« Le gouvernement dit sans équivoque aux Chinois: assurez la transparence! Nous voulons savoir exactement ce qui s'est passé au Tibet », a déclaré le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier.
Paris a de son côté appelé la Chine à « rouvrir sans délai le Tibet à la présence étrangère », en particulier « aux journalistes », afin d'obtenir tous les éléments d'information sur les événements récents.

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