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Tibet : Pékin accuse et menace les « émeutiers tibétains »

Article du 17/03/2008
Le gouvernement chinois a rejeté lundi l'entière responsabilité des violences à Lhassa sur des « émeutiers tibétains » qui auraient tué 13 personnes, bilan très inférieur aux 80 morts établi par les Tibétains en exil, alors que la révolte s'est propagée à d'autres régions.
Le président de la région du Tibet a de nouveau averti que ces « émeutiers » avaient jusqu'à lundi minuit (16H00 GMT) pour se livrer. « S'ils se rendent, ils seront traités avec clémence. S'ils donnent des informations sur d'autres personnes impliquées dans des délits, ils seront traités avec encore plus de clémence », a dit Qiangba Puncog.
« Ceux qui ont commis des crimes graves seront traités impitoyablement », a toutefois averti ce haut responsable, lors d'une conférence de presse à Pékin. Les « émeutiers tibétains » ont tué treize personnes innocentes à Lhassa vendredi dernier, a affirmé le président de la région contrôlée par la Chine depuis 1951. « Ils ont brûlé ou frappé à mort 13 civils innocents », a-t-il dit, sans faire état de victimes qui auraient été tuées par la police ou l'armée, comme l'affirment des groupes pro-Tibétains.
Le précédent bilan officiel des émeutes de Lhassa était de 10 morts. Le gouvernement tibétain en exil parle de 80 morts.
Plus de 300 incendies ont été allumés, la plupart dans des magasins, et 56 véhicules ont été incendiés, a précisé Qiangba, affirmant une nouvelle fois que les forces de l'ordre n'avaient pas tiré de coups de feu contre les manifestants. « En tant que responsable, je peux vous assurer qu'il n'y a pas eu de coups de feu » de la part des forces de sécurité, a déclaré le président de la région du Tibet.
Samedi, le gouvernement régional avait affirmé que les forces de l'ordre n'avaient procédé qu'à des tirs de sommation. Plusieurs témoignages recueillis par l'AFP auprès de résidants et de touristes étrangers ont fait état de coups de feu entre vendredi et dimanche.
Qiangba Puncog a également affirmé lundi que l'armée n'était pas intervenue pour réprimer les émeutes qui sont survenues à l'issue d'une semaine de manifestations emmenées par des moines bouddhistes à l'occasion du 49e anniversaire du soulèvement anti-chinois de Lhassa. « L'Armée Populaire de Libération n'a été pas impliquée », a-t-il assuré, expliquant que les militaires avaient seulement apporté leur soutien après les émeutes, pour le maintien de l'ordre.
Les informations lundi en provenance de Lhassa étaient rares, la ville étant bouclée par l'armée.
Les autorités répètent que le calme est revenu mais « déconseillent » aux touristes étrangers et à la presse de s'y rendre pour des questions de « sécurité ». Les journalistes doivent de toute façon obtenir un permis spécial. « La situation est grave mais l'école a rouverte quand même », a indiqué à l'AFP une enseignante d'une école secondaire. « Mais la plupart des élèves ne peuvent pas sortir de chez eux (...) la police et l'armée patrouillent partout, il y a des chars », a-t-elle ajouté.
Un Chinois vivant dans la banlieue de Lhassa a lui aussi décrit une ville aux mains de l'armée. « Les gens ont peur, le gouvernement nous a dit de rester à la maison », a-t-il raconté. Dimanche, les manifestations de Tibétains se sont propagées dans d'autres régions, notamment au Sichuan (sud-ouest) où vivent des minorités tibétaines. Des informations non confirmées ont fait état de nouveaux foyers de tension au Gansu et Qinghai (nord-ouest).
Au Sichuan, au moins sept personnes ont été tuées par balles dans le district tibétain de Nagwa, selon deux groupes pro-tibétains. La répression de cette manifestation par la police a fait au moins trois morts, a indiqué à l'AFP un témoin direct. La tension semblait être retombée lundi à Nagwa, selon des témoignages recueillis par l'AFP.
Intervenant dimanche depuis son lieu d'exil de Dharamsala (Inde), le dalaï lama a dénoncé un « régime de terreur ». Le chef spirituel des Tibétains et prix Nobel de la Paix 1989 a plaidé pour une enquête par un organisme international.
A cinq mois des jeux Olympiques de Pékin, ces événements, qui sont les plus violents au Tibet depuis 1989, ont relancé le débat sur le boycottage. Des manifestations ont rassemblé des centaines de personnes dans plusieurs capitales européennes et à New York samedi et dimanche pour dénoncer la « répression » menée par les autorités chinoises au Tibet.

Francebourse.com, avec AFP
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