France Bourse
Abonnez-vous

Tibet : la Chine mène une « lutte à mort »

Article du 19/03/2008
La Chine a affirmé avoir engagé une « lutte à mort » au Tibet et annoncé la reddition de 105 émeutiers à Lhassa, les groupes pro-tibétains évoquant mercredi des centaines d'arrestations. « Actuellement, nous menons une lutte intense de sang et de feu avec la clique du dalaï lama, une lutte à mort », a déclaré l'homme fort du Tibet, le numéro un du Parti communiste Zhang Qingli, cité mercredi par le Quotidien du Tibet.
Cette diatribe survient alors que les appels se multiplient à l'étranger pour que la Chine dialogue avec le dalaï lama, leader spirituel des Tibétains et Prix Nobel de la Paix. Dans ce discours particulièrement violent prononcé mardi - où M. Zhang a qualifié le dalaï lama de « loup enveloppé dans une bure de moine » et de « monstre à face humaine mais au coeur d'animal » -, il a également appelé les responsables à ne pas baisser la garde.
Les autorités chinoises ont affirmé que 105 personnes impliquées dans les manifestations de vendredi à Lhassa s'étaient rendues mardi soir, a indiqué l'agence Chine Nouvelle. Les émeutes dans la capitale du Tibet ont fait 13 morts, vendredi, selon un bilan officiel.
Les autorités avaient donné aux manifestants impliqués dans les violences de vendredi jusqu'à 23h00 (15h00 GMT) mardi pour se rendre, promettant la clémence, a précisé l'agence officielle.
Les Tibétains en exil parlent de 100 morts, voire de centaines de victimes, non seulement au Tibet mais dans d'autres régions où les manifestations s'étaient propagées.
« Il semble que plusieurs centaines de personnes au moins ont été arrêtées - peut-être des milliers » dans le grand Tibet qui, outre la région autonome du Tibet, recouvre des régions voisines, a indiqué à l'AFP Lhadon Tethong, directrice du mouvement des Etudiants pour un Tibet Libre.
« Nous n'arrivons pas à rester à jour (...) Il y a un tel flot d'informations! », a-t-elle ajouté.
Kate Saunders, de Campagne Internationale pour le Tibet (ICT), évoque, elle, « des centaines d'arrestations » possibles uniquement à Lhassa.
Un responsable du Bureau de la sécurité publique a même enjoint à l'AFP de cesser d'appeler pour tenter d'obtenir des informations.
La Chine soutient que les forces de l'ordre n'ont pas tiré vendredi à Lhassa sur les manifestants, dont beaucoup de moines bouddhistes, et que les violences accompagnées d'incendies et de pillages, ont été commises par des casseurs.
Selon cette version, les victimes sont des « innocents » tués sauvagement par des « émeutiers tibétains ».
Mardi, le Premier ministre chinois Wen Jiabao a affirmé avoir « les preuves » que les émeutes de Lhassa avaient été « fomentées et organisées par la clique du dalaï lama » pour « saboter les jeux Olympiques » de Pékin en août.
Les manifestations ont débuté le 10 mars, à l'occasion du 49e anniversaire du soulèvement anti-chinois de Lhassa en 1959.
Samedi, les autorités chinoises avaient repris le contrôle de la capitale tibétaine, où les journalistes étrangers ne peuvent pas se rendre.

L’appel au calme du dalaï lama

De son côté, le dalaï lama a appelé au calme mardi. Le chef spirituel du bouddhisme tibétain a menacé de quitter sa fonction si la situation devenait hors de contrôle. En signe d'apaisement, il a également assuré que les Tibétains et les Chinois pouvaient vivre « côte à côte ». Mais, « si la situation évolue hors de tout contrôle, la seule option est de démissionner complètement », a déclaré le dalaï lama lors d'une entrevue de deux heures avec quelques journalistes étrangers, depuis sa résidence de Dharamsala (nord) où il vit en exil depuis mars 1959. « J'attends (un jour) une retraite complète », a-t-il dit, éternellement souriant, mais toussant à de nombreuses reprises. En signe apparent d'ouverture, le dalaï lama a invité les autorités chinoises à venir le rencontrer pour enquêter sur les accusations selon lesquelles il serait derrière les violences au Tibet.
Le dignitaire âgé de 72 ans a réaffirmé que la revendication de l'indépendance était « hors de question » mais il souhaite adopter une approche dite de la « voie moyenne », consistant à réclamer une large autonomie culturelle.
« Nous ne devons pas laisser se développer des sentiments anti-chinois », a-t-il plaidé, même s'il a répété que le Tibet vivait sous « un régime de terreur ».
S'adressant à son peuple qui manifeste au Tibet et dans le monde entier, il l'a enjoint de ne pas « commettre de violences. C'est mal ». « La violence est contraire à la nature humaine. La violence est presque un suicide. Même si un millier de Tibétains sacrifiaient leur vie, cela n'y ferait rien », a-t-il déclaré. « Si les passions des deux côtés s'apaisent, nous pourrons travailler », a-t-il encore dit, assurant qu' « en quelques heures nous pourrions régler ce problème ». Son entourage discute depuis 2002 avec des responsables chinois.

Francebourse.com, avec AFP
Sur le même sujet
Nos portefeuilles
Performances actualisées le 01/12/2022
Croissance : 754%
Depuis sa création en 2001
Rendement : 247%
Depuis sa création en 2012
Déposées à la Bibliothèque Nationale de France
Actuellement
Suivi de recommandation
Recommandation
Suivi de recommandation
Analyses technique
Analyses fondamentales