Alors qu’une lourde enquête de fraude secoue l’Allemagne et met en cause le Liechtenstein voisin, le chef du gouvernement de la Principauté, Otmar Hasler, a fait fi des exigences de la chancelière Angela Merkel. Le Liechtenstein ne communiquera pas à l’Allemagne de données fiscales sur ses contribuables et maintiendra l’anonymat des quelque 50 000 fondations. La principauté n’est prête à accepter une demande d’entraide judiciaire que s’il y a eu fraude selon le droit liechtensteinois, a déclaré Otmar Hasler au Frankfurter Allgemeine Zeitung, selon un communiqué diffusé par le journal avant sa parution. Le Liechtenstein accuse l’Allemagne d’avoir « trahi des secrets » bancaires en exploitant des données volées dans une banque du Liechtenstein. Il revient « aux autorités fiscales de chaque pays » de traquer elles-mêmes les contribuables qui les fraudent, estime-t-il.
Le Liechtenstein travaille à la mise en application de la troisième directive de l’Union Européenne sur le blanchiment d’argent, tout en s’étonnant que Berlin l’exige du Liechtenstein « alors que l’Allemagne elle-même ne l’a pas encore transposée dans son droit national ». « Une telle exigence envers le Liechtenstein paraît assez bouffonne », juge Otmar Hasler.
Il refuse aussi, selon le journal, une coopération plus étroite avec l’OCDE qui considère le Liechtenstein comme un « paradis fiscal non coopératif » au même titre qu’Andorre et Monaco.