Etats-Unis : Le président de la Fed plaide pour un plan de relance budgétaire
Article du 17/01/2008
Le président de la banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke, plaide pour un plan de relance immédiat et temporaire face au danger d’une récession aux Etats-Unis, a-t-il déclaré lors d’un dans un discours devant la commission du Budget de la Chambre des représentants. « Une action budgétaire pourrait être utile sur le principe » afin de soutenir l’économie, a-t-il assuré : « une stimulation budgétaire et monétaire pourraient ensemble apporter un soutien plus large à l’économie que des baisses des taux seules ». Attention toutefois, toute mesure mal conçue pourrait « être assez contre-productive », si elle donnait un coup de fouet à l’économie « au mauvais moment » ou si elle « compromettait la discipline budgétaire à long terme », prévient-il.
Son timing est serré : ce plan de relance budgétaire doit être « mis en place rapidement » afin que ses effets se fassent sentir « dans les douze mois à venir ». Des mesures budgétaires n’agissant pas immédiatement, « quels qu’en soient les mérites intrinsèques, n’apporteront pas de stimulation au moment le plus nécessaire », a-t-il ajouté, dans une critique voilée des appels aux baisses d’impôts favorisées dans le camp républicain.
George W. Bush devrait en effet présenter des mesures de soutien à l’économie lors de son discours sur l’état de l’Union, du 28 janvier et beaucoup d’analystes s’attendent à ce qu’il préconise une prolongation de ses baisses d’impôts. Les démocrates réprouvent ces mesures qui favorisent les riches, selon eux.
Le président de la Fed a par ailleurs répété qu’il était prêt à faire sa part du travail pour empêcher une récession. La Fed doit rester « exceptionnellement alerte et flexible, prête à agir d’une façon rapide et décidée, et notamment à contrer toute dynamique négative qui menacerait la stabilité économique ou financière », a-t-il noté. « Au vu des récents changements de perspectives économiques et des risques pour la croissance, des mesures de baisse des taux supplémentaires pourraient bien être nécessaires », a-t-il estimé.
De facto, les marchés parient sur une baisse d’un demi-point du taux directeur de la Fed lors de la prochaine réunion, les 29 et 30 janvier, ce qui le ramènerait à 3,75 %.