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Turquie : Ankara pilonne les rebelles kurdes près de la frontière irakienne

Article du 30/10/2007
L'armée turque a continué de pilonner mardi les rebelles kurdes dans le sud-est du pays, près de la frontière avec l'Irak, tandis que le chef kurde irakien Massoud Barzani exhortait le PKK, basé sur son territoire, à renoncer à la violence.
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a exhorté mardi les Etats-Unis à prendre des mesures « urgentes » contre les rebelles kurdes basés dans le nord de l'Irak, avertissant que l'avenir des relations américano-turques dépendait de cette question.
« Nous allons expliquer (aux Américains) que nous attendons des mesures urgentes et concrètes contre les foyers terroristes » du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatiste) situés dans le Kurdistan irakien, a-t-il dit lors d'une réunion du groupe parlementaire de son Parti de la justice et du développement (AKP). Recep Tayyip Erdogan expliquait aux députés la position qu'il défendra lorsqu'il rencontrera le président George W. Bush à la Maison Blanche le 5 novembre.
Deux hélicoptères Cobra ont lâché des bombes sur les monts Cudi, dans la province de Sirnak (sud-est), frontalière avec l'Irak, selon une correspondante de l'AFP sur place.
Au moins un hélicoptère de transport de troupes Sikorsky a été vu en train de larguer des soldats sur la zone après les bombardements tandis que trois autres hélicoptères de transport survolaient la région bombardée. Des hélicoptères avaient déjà pilonné lundi des positions des rebelles dans les monts Cudi et Kato qui séparent la Turquie de l'Irak.
Un convoi de 18 camions militaires se dirigeait également mardi vers la frontière irakienne.
Lundi, dans la province voisine de Hakkari, une centaine de militants du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) avaient été encerclés par l'armée, selon l'agence Anatolie, qui a coupé leurs routes de repli vers l'Irak après une vaste opération à Tunceli, loin de la frontière avec l'Irak. Quatre soldats ont été tués dans les opérations, selon les médias. Mais l'armée n'a déploré qu'un mort dans ses rangs.
Par ailleurs, l'état-major n'avait pas encore confirmé mardi la mort de 15 militants kurdes dans l'offensive militaire à Tunceli. L'armée turque a sensiblement renforcé sa présence tout au long de la frontière irakienne, massant 100.000 hommes dans cette zone alors que les Turcs menacent de mener des incursions dans le nord de l'Irak pour y « nettoyer » les camps du PKK.
La tension a encore augmenté après l'attaque meurtrière du 21 octobre lorsque le PKK a tué 12 soldats dans le sud-est anatolien en faisant huit autres prisonniers. L'armée a affirmé avoir tué 65 rebelles depuis.
Défiant les menaces turques, le président de la région autonome du Kurdistan irakien Massoud Barzani a indiqué qu'il ne « prend pas ses ordres » à Ankara, dans une interview mardi publiée dans la presse turque.
Accusé par les autorités turques de tolérer, voire soutenir en armes et explosifs les 3.500 rebelles établis sur son territoire, Barzani a toutefois exhorté le PKK à renoncer à la violence et la Turquie à apporter une solution politique au conflit kurde. « Ou le PKK renonce à la violence, ou il se retrouvera confronté non seulement à la Turquie mais aussi à toute la nation kurde », a-t-il dit dans une interview au quotidien Milliyet.
Il a appelé Ankara a « coopérer pour trouver une solution pacifique et démocratique à la question kurde », suggérant une amnistie pour les rebelles qui mènent une guerre sanglante contre l'armée turque depuis 23 ans. arzani a aussi regretté le refus d'Ankara de parler directement avec les Kurdes d'Irak des mesures de lutte contre le PKK, considéré comme un groupe terroriste par l'Union européenne et Washington.
« Vous ne voulez pas me parler, et ensuite vous me demander d'agir contre le PKK. Comment cela est-il possible ? », a-t-il noté. Il a confié son inquiétude de voir la question du PKK servir de prétexte à une remise en cause de l'autonomie du Kurdistan irakien.
La crise turco-irakienne entrera dans une nouvelle phase jeudi avec la venue de la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice qui s'entretiendra à Ankara avec le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.
Elle doit ensuite assister à Istanbul à une réunion internationale des voisins de l'Irak, vendredi et samedi, à laquelle devrait également participer le chef de la diplomatie irakienne Hoshyar Zebari. Les Etats-Unis, alliés de la Turquie au sein de l'Otan, s'opposent à une intervention turque en Irak qui risque de déstabiliser encore davantage ce pays.

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