Kurdistan irakien : Une incursion terrestre de soldats turcs dérangeante pour l’équilibre régional
Article du 18/12/2007
En Irak, la région autonome du Kurdistan est une des rares régions à être relativement épargnée par les violences. Mais voilà, elle abrite le repaire des rebelles du PKK, contre lesquels la Turquie semble partie en croisade. Après des bombardements aériens, des soldats turcs ont pénétré ce mardi le nord de l’Irak, aux confins de l’Iran et de la Turquie. Selon l’édition en ligne du quotidien turc Hurriyet, les soldats pourraient appartenir à des unités de commandos tentant de bloquer des rebelles chassés de leurs positions par les bombardements de dimanche.
Cette affaire risque d’aviver encore les tensions entre la Turquie et l’Irak qui avait vivement protesté après les bombardements de dimanche dans le massif de Qandil, au Kurdistan irakien. Selon un bilan invérifiable de l’agence pro-PKK Firat, les bombardements ont fait sept morts, cinq combattants et deux civils.
Selon le chef d’état-major turc, les Etats-Unis, alliés de la Turquie mais aussi grands soutiens du Kurdistan irakien, avaient donné leur accord tacite à ces raids en fournissant des « renseignements » et en donnant la permission de pénétrer dans l’espace aérien irakien.
Or, l’annonce de l’incursion terrestre de ce matin intervient alors que la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice vient d’arriver à Kirkouk, dans le nord de l’Irak, pour soutenir les efforts de réconciliation de l’ONU dans cette région pétrolière revendiquée par les Kurdes.
Le président de la région autonome du Kurdistan irakien a rappelé hier soir aux « Etats-Unis leur engagement moral et légal concernant le respect de la souveraineté de l’Irak, du peuple irakien et en particulier du peuple du Kurdistan ».
