Irak : Washington réagit après l’incursion d’Ankara
Article du 27/02/2008
Alors que la controverse enfle entre Ankara et Bagdad sur l’opération menée par l’armée turque dans le nord de l’Irak contre les rebelles kurdes, les Etats-Unis ont demandé à la Turquie de limiter leur incursion à « une ou deux semaines ».
Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, attendu dans la journée à Ankara, va d’ailleurs s’efforcer de convaincre ses interlocuteurs turcs que « l’action militaire seule ne résoudra pas le problème du terrorisme pour la Turquie ». Selon le dirigeant américain, les « opérations de sécurité » « doivent être accompagnées d’initiatives économiques et politiques » sur le long terme.
Les déclarations américaines interviennent alors que Bagdad a sévèrement condamné l’opération militaire turque. De son côté, Ankara fait valoir son droit à l’autodéfense. « La Turquie mène un combat juste contre une organisation terroriste qui menace la paix et la stabilité régionales (...) La Turquie a le droit de se défendre elle-même, d’éliminer ceux qui portent atteinte à la paix, l’unité et la solidarité de ses citoyens », a expliqué le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan. La Turquie a indiqué qu’elle retirerait ses troupes aussitôt leur mission achevée mais n’a pas donné d’échéance. Ankara estime à 4 000 le nombre de rebelles retranchés dans le nord de l’Irak. Le conflit kurde en Turquie a fait plus de 37 000 morts depuis le début en 1984 de l’insurrection du PKK, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, l’Union Européenne et les Etats-Unis.
