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Gemalto : un anniversaire un peu attristé par les chiffres

Article du 26/07/2007

Mnemo : GTO


Un an après la fusion entre Axalto et Gemplus, le leader mondial de la sécurité par carte à puces aurait sans doute préféré annoncer des chiffres plus cléments.
Gemalto affiche pour le deuxième trimestre 2007 un chiffre d’affaires total de 398 millions d’euros, en retrait de 6 % à taux de change constants (10 % à taux de change historiques). « Ce recul reflète pour l’essentiel la baisse du chiffre d’affaires dans la Téléphonie Mobile et dans la Téléphonie Publique », explique le groupe dans un communiqué de presse.
Toutefois, la direction se veut confiante : « un an après avoir créé Gemalto et défini notre vision en matière de sécurité numérique, nous remportons des contrats significatifs dans tous nos segments d’activité », spécifie Olivier Piou, Directeur Général de Gemalto.
« D’autre part, de nouvelles mesures ont été mises en œuvre pour adapter notre structure de coûts à la situation du marché. Nous restons confiants dans notre capacité à améliorer notre performance opérationnelle au second semestre ; celle-ci reflétera les effets positifs de notre stratégie qui conjugue des mesures de réduction de coûts et des initiatives pour une croissance rentable. »

Impacté par la baisse de l’activité Téléphonie Mobile …

C’est dans l’activité Téléphonie Mobile que le bât blesse pour le groupe : les ventes dans cette branche se sont contractées de 10 % au cours du second trimestre. « La demande reste forte dans toutes les zones géographiques tandis que le marché reste très concurrentiel dans les cartes SIM d’entrée de gamme », précise Gemalto qui « a maintenu la politique de contrôle strict de ses prix de vente mise en œuvre au troisième trimestre 2006 » et malgré « plusieurs succès commerciaux significatifs » qui « attestent du leadership de Gemalto en matière de sécurité numérique et de son expertise dans les applications à forte valeur ajoutée ».
Parmi les autres activités du groupe, celle portant sur les Transactions sécurisées reste stable. « Les livraisons de cartes à microprocesseur et de modules ont augmenté de 10 %, soutenues par la poursuite du déploiement et par les programmes de renouvellement de cartes EMV4, principalement en Europe. »
« Le chiffre d’affaires des solutions d’Identité est stable, avec une forte croissance des passeports électroniques et des solutions d’Identité, soutenue par 29 projets nationaux en cours de déploiement. »
A noter toutefois qu’au cours de ce trimestre, « Gemalto a remporté l’appel d’offres lancé par l’organisme d’assurance maladie allemand AOK (Allgemeine Ortskrankenkasse), pour la fourniture et la personnalisation de 35 millions de cartes de santé électroniques. »
Pourtant, le leader mondial de l’activité numérique n’entend pas réviser ses objectifs à la baisse. « Au second semestre 2007, la marge d’exploitation devrait refléter les effets positifs de la saisonnalité et la contribution croissante des premiers déploiements de solutions de sécurité numérique. Le groupe bénéficiera aussi de synergies additionnelles liées au rapprochement.
Le groupe s’attend à une demande soutenue sur tous ses principaux marchés. Il continuera à mettre en œuvre tous les ajustements nécessaires à sa structure de coûts, et reste déterminé à atteindre son objectif d’une marge d’exploitation supérieure à 10 % en 2009. »


…dans un marché français en pleine restructuration

Berceaux historiques de la carte à puce, la France et l’Allemagne ont vu leurs producteurs pénalisés par la forte baisse des prix - notamment des cartes SIM - estimée à environ 35 % entre 2005 et 2006.
Suppressions d’emplois, fermetures d’usine, délocalisations : les fabricants français de carte à puce, dans la tourmente l’an dernier, sont en pleine restructuration dans un contexte de guerre des prix et d’une montée en puissance des pays émergents.
Le secteur subit les contrecoups de la fusion entre Axalto et Gemplus, qui a donné naissance à Gemalto en juin 2006. Un an après, le leader mondial avec près de 50 % de parts de marché, a annoncé la suppression « de 406 emplois et la fermeture fin 2008 » du site d'Orléans. Oberthur s’apprête à fermer le site de Caen et à délocaliser la production des cartes SIM à faible valeur ajoutée « hors d’Europe », en Chine, au Brésil et en Inde. La fabrication des cartes plus complexes sera maintenue en France.
Les deux rivaux Gemalto et Oberthur « se sont fait une guerre des prix terrible pour conquérir des parts de marché, ils ont cassé les prix pour asseoir leur position avant la fusion », commente Charles Copin, spécialiste des cartes à puce.
Cette opération « a beaucoup perturbé le marché », estime Jean-Paul Jainsky, PDG de Sagem Sécurité (groupe Safran) dont l’activité de cartes à puce a été réorganisée après le rachat, fin 2005, de la société allemande Orga.
L'ensemble de ces mesures intervient sur fond de basculement du marché vers les pays émergents. Principaux moteurs de la demande en téléphonie mobile, ils tirent les prix vers le bas. Et concurrencent de plus en plus sur ce créneau plutôt « bas de gamme » les Européens, qui doivent relever le défi de coûts très bas pratiqués par les fournisseurs asiatiques, notamment chinois.
L’avenir du marché pourrait surtout s’éclaircir avec la généralisation de la technologie sans contact, pour l’instant limitée essentiellement aux transports en France mais déjà bien développée en Asie et en essor aux Etats-Unis.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP
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