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Economie : Gouvernement et opposition divergent sur les solutions à mettre en œuvre

Article du 19/08/2008

Réunion d’urgence hier à Matignon. Christine Lagarde (Economie), Eric Woerth (Budget) et les secrétaires d’Etat Luc Chatel (Consommation), Laurent Wauquiez (Emploi), Anne-Marie Idrac (Commerce extérieur) et Hervé Novelli (PME) étaient conviés hier par le Premier ministre François Fillon pour « analyser les causes » de la dégradation de la conjoncture internationale et « identifier les réponses qui devront y être apportées ».
Cette réunion ne devait pas déboucher sur des annonces, indiquait-on au ministère de l’Economie avant le début de cette session, rappelant que « certaines réponses ont d’ores et déjà été apportées ».
Pourtant, cette séance de réflexion extraordinaire a fait parler d’elle depuis hier. François Fillon a tenté de rassurer hier, à son issue. Le Premier ministre a insisté sur la nécessité de faire preuve de « sang froid ». La conjoncture « sera difficile pendant quelques mois » mais « l’essentiel est dans les réformes structurelles », a-t-il dit. Ce sont elles qui « seront déterminantes à moyen terme lorsque l’environnement international sera meilleur ».
Pas question donc de mettre en place un plan de relance qui serait « artificiel ». François Fillon a mis l’accent sur les « réformes de structures » engagées par le gouvernement.
Quand bien même, face à l’aggravation de la crise, la marge de manoeuvre budgétaire est plus que réduite, notamment après le vote en 2007 du paquet fiscal, dont le coût est estimé à près de 13 milliards d’euros en année pleine.
La France a, qui plus est, des engagements à tenir auprès de Bruxelles concernant l’état de ses finances. François Fillon maintient l’objectif de déficit public pour 2008 à 2,5 % du PIB et promet de ne pas « lâcher » en matière de dépenses publiques.
Le gouvernement table pour le moment sur une croissance comprise entre 1,7 à 2 % pour 2008, à rebours de la plupart des économistes qui redoutent un chiffre plus proche de 1 %. « 2008 sera une année de croissance positive » et « je ne crois pas qu’il soit raisonnable de parler de récession », a déclaré le chef du gouvernement.
Quant aux prévisions de croissance pour 2009, elles seront « ajustées » lors de la présentation du projet de budget 2009, a-t-il concédé hier.
Le Premier ministre a relevé des « éléments positifs », citant entre autres la hausse des créations d’entreprises ou la progression du crédit. « L’objectif principal du gouvernement » est de « rétablir la compétitivité », a-t-il déclaré. Il a demandé à la ministre de l’Economie, Christine Lagarde, d’ « accélérer l’adoption des décrets d’application de la loi de modernisation de l’économie » favorisant l’activité des PME.
Sans faire d’annonces spectaculaires, François Fillon a également promis de « garantir le pouvoir d’achat des plus modestes », évoquant l’examen par les députés en septembre des projets de loi sur l’intéressement et la participation, et sur la mise en place du Revenu de Solidarité Active. Il a enfin confirmé la mise en oeuvre de la prime à la cuve « remaniée » et de la « contribution transport », une aide financière aux déplacements domicile-travail des salariés dont les modalités seront dévoilées mi-septembre.

Les réactions au PS

Le Parti socialiste a dénoncé en revanche « l’autisme » du gouvernement.
L’ex-ministre de l’Economie Michel Sapin a accusé François Fillon de « nier l’existence même d’une crise et de tenter d’échapper à sa responsabilité ».
Les socialistes semblent eux davantage favorables à un plan de relance pour tenter de sortir du marasme économique actuel, selon les dires de François Hollande. Dans un entretien publié par Le Parisien/Aujourd’hui en France, le Premier Secrétaire du PS propose de « soutenir les investissements des entreprises par une réforme de l’impôt sur les sociétés », de « stimuler l’innovation technologique, en utilisant l’épargne des Français » et d’aider « le pouvoir d’achat des ménages à travers une augmentation d’allocation de rentrée scolaire et la mise en place, plus rapide, du chèque transport ».
Même son de cloche chez le député PS Henri Emmanuelli pour qui François Fillon pratique « la politique de l’autruche », interrogé sur France Info. Le gouvernement « est sans marge de manoeuvre, sans réserve » et « la réalité ne s’accommodera pas de cette poudre de perlimpinpin », a-t-il ironisé.
Selon le député PS de Seine-Saint-Denis Claude Bartolone, dans un communiqué, le gouvernement dispose de « marges de manœuvre » : « la suppression d’une partie du paquet fiscal et la remise à plat des niches fiscales permettraient de dégager plus de 70 milliards d’euros », a-t-il estimé.

Francebourse.com, avec AFP
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