La banque rouge et noire rassure malgré tout. En dépit de la publication de chiffres trimestriels qui montrent à quel point la banque française a été malmenée, le titre Société Générale se portait plutôt bien en Bourse ce matin puisque s’envolant de près de 6 % et renouant fermement avec les 60 euros.
Ses résultats étaient attendus avec impatience. Finalement, au titre du deuxième trimestre, la Société Générale affiche un produit net bancaire en baisse de 15,7 % (en données courantes) par rapport au deuxième trimestre 2007 à 5 584 millions d’euros. Les activités de Banque de Détail et Services Financiers affichent toutes une progression de leurs revenus par rapport au deuxièpme trimestre 2007, note le groupe, dans son communiqué de presse diffusé ce matin. En revanche, le pôle Gestions d’Actifs et Services aux Investisseurs affiche une baisse de ses revenus de - 22,9 % en raison de la Gestion d’Actifs confrontée à un environnement difficile. Toutefois, aucune dépréciation n’a été enregistrée sur le trimestre. La Banque Privée et les Services aux
Investisseurs affichent des revenus en croissance. Enfin, la Banque de Financement et d’Investissement confirme le dynamisme de son activité commerciale mais est pénalisée sur le trimestre par des éléments non récurrents de - 1,2 milliard d’euros : au total, ses revenus sont en recul de - 66,6 %.
La charge du risque du groupe (387 millions d’euros au deuxième trimestre) est « revenue au niveau de 43 pb après la hausse du premier trimestre qui résultait principalement de provisions prudentes faites sur un nombre limité de dossiers sur la Banque de Financement et d’Investissement », explique la banque. « Sur les Réseaux France, la charge du risque reste basse (28 pb), le groupe ne constatant pas de dégradation significative de la solvabilité de sa clientèle. »
Le résultat d’exploitation baisse de 52,7 % (en données courantes) à 1 240 millions d’euros.
Après charge fiscale et intérêts minoritaires, le résultat net part du groupe chute de 63,1 % (en données courantes) à 644 millions d’euros.
Le ROE du groupe après impôt s’établit à 8,6 % sur le trimestre.
Sur le premier semestre 2008, la baisse de 11,1 % (en données courantes) par rapport au premier semestre 2007 porte le produit net bancaire de la Société Générale à 11 263 millions d’euros.
Le résultat d’exploitation abandonne 49,4 % (en données courantes) à 2 416 millions d’euros et le résultat net part du groupe ressort in fine à 1 740 million d’euros (- 45,2 % à périmètre courant).
Au cours du semestre, la Société Générale a enregistré « de nombreux éléments non récurrents affectant ses revenus à hauteur de - 1 160 millions d’euros et son résultat net avant charge fiscale à hauteur de 840 millions d’euros. Retraité de ces éléments, le ROE du groupe après impôt s’établirait à environ 15,6 %, attestant de la résistance du portefeuille d’activités du groupe dans un environnement de crise grave », analyse la banque.
Le bénéfice net par action s’établit sur le semestre à 3,17 euros.
Au 30 juin 2008, les capitaux propres part du groupe s’élèvent à 35,6 milliards d’euros et l’actif net par action à 54,62 euros, dont 0,18 euros de plus-values latentes.
Le ratio de solvabilité Tier One en référentiel Bâle I, après déduction de la provision pour dividendes calculée en prenant comme hypothèse un taux de distribution de 45 %, s’établit à 8,1 % au 30 juin 2008 (dont 6,5 % pour le Core Tier One). Selon les nouvelles normes Bâle II, ce ratio est de 8,2 % à la même date (dont 6,6 % pour le Core Tier One, précise le groupe bancaire.
La Société Générale est notée AA- par S&P et Fitch, et Aa2 par Moody’s, note-t-elle.
« Au cours d’un premier semestre 2008 marqué par une crise d’une ampleur exceptionnelle, la performance de la Société Générale reflète la robustesse de son portefeuille d’activités. Le socle du groupe, constitué des activités de Banque de Détail et Services Financiers, poursuit sa croissance, la contribution des métiers de Gestions d’actifs et Services aux Investisseurs au Résultat Net Part du Groupe est positive et la Banque de Financement et d’Investissement réalise sur ce semestre une très bonne activité commerciale. S’appuyant sur la qualité de ses fonds de commerce, forte d’une position en capital solide et de l’engagement de l’ensemble de ses collaborateurs, Société Générale poursuivra sa stratégie en dépit d’un environnement qui restera vraisemblablement difficile », commente Frédéric Oudéa, Directeur Général du Groupe, cité dans le communiqué.
Pour cette première moitié de l’année, le groupe a tiré une part significative de ses revenus totaux des activités de Banque de Détail et Services Financiers (environ 66 % contre 61% en au premier semestre 2007) et notamment des Réseaux France. « Globalement, le Produit Net Bancaire des Réseaux France (hors provision PEL/CEL et hors plus-value Euronext de 36 millions d’euros constatée au deuxième trimestre) progresse de + 0,9 % », souligne la Société Générale. « Dans un contexte de hausse des taux réglementé et de marché financier dégradé, le groupe anticipe dorénavant une croissance des revenus des Réseaux France comprise entre 1 % et 2 % (hors effet de la provision PEL/CEL et plus-value Euronext) sur l’ensemble de l’année 2008. »
A l’international, les réseaux ont affiché des performances solides sur le semestre : les revenus ont augmenté de +17,9 % par rapport au premier semestre 2007 (+ 43,4 % en données courantes). « Sur le semestre, les Réseaux Internationaux représentent près de 2 1% des revenus du groupe et leur contribution au Résultat Brut d’Exploitation du Groupe s'élève à 985 millions d’euros, se rapprochant progressivement de la contribution en Résultat Brut d’Exploitation des Réseaux France », souligne le communiqué de presse.
Autre pôle : les Services Financiers qui regroupent les Financements Spécialisés et l’Assurance-vie et l’Assurance-dommages. Globalement, ce pôle a dégagé un résultat d’exploitation semestriel en hausse de 4,9 % (en données courantes) à 469 millions d’euros.
Le pôle Gestions d’Actifs et Services aux Investisseurs (activités de gestion d’actifs avec Société Générale Asset Management, de banque privée avec SG Private Banking, services aux investisseurs avec Société Générale Securities & Services et épargne en ligne avec Boursorama) affiche des résultats contrastés. « La Gestion d’Actifs continue à enregistrer une décollecte sur les fonds monétaires dynamiques mais d’un niveau moins élevé qu’au cours des trois derniers trimestres », précise la banque. « L’encours résiduel de ces fonds est désormais faible et ils disposent d’une liquidité élevée, résultant des cessions d’actifs opérées au cours des trimestres précédents. »
Les activités de la Banque Privée et des Services aux Investisseurs ont réalisé des performances commerciales satisfaisantes. Les encours d’actifs sous gestion du pôle s’élèvent à 381,4 milliards d’euros à fin juin 2008 contre 467,2 milliards d’euros à fin juin 2007 sous l’effet de la baisse des marchés actions, d’un effet change défavorable et de la décollecte en Gestion d’actifs. Cet encours n’inclut pas les actifs gérés par Lyxor Asset Management (71,6 milliards d’euros au 30 juin 2008).
Globalement, le pôle affiche un produit net bancaire sur le premier semestre en baisse de - 27,9 % en données courantes à 1 467 millions d’euros.
Concernant la Banque de Financement et d’investissement, le produit net bancaire ressort à 2 226 millions d’euros en diminution de 42,3 % (en données constantes).
Au total et compte tenu des éléments non récurrents ayant affectés le pôle, le résultat d’exploitation s’élève à - 118 millions d’euros sur le premier semestre. Le résultat net part du groupe de la BFI est de - 47 millions d’euros sur les six premiers mois de l’année.
Enfin, la Gestion Propre enregistre sur le deuxième trimestre un résultat brut d’exploitation de 216 millions d’euros, contre 60 millions d’euros l’an passé. Les raisons : une forte hausse du résultat sur le portefeuille de participations et la réévaluation des passifs du Crédit du Nord (+ 44 millions d’euros).
