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BNP Paribas : La banque a résisté

Article du 06/08/2008

Mnemo : BNP


Après la Société Générale, c’était au tour de BNP Paribas de publier ce matin ses résultats trimestriels.
Au titre du second trimestre, BNP Paribas a réalisé au deuxième trimestre un bénéfice en recul de 34 % mais légèrement supérieur aux attentes. Le bénéfice net ressort à 1,5 milliard d’euros quand les analystes attendaient 1,45 milliard d’euros, selon le consensus de Thomson Ibes.
« La crise financière et ses répercussions ont continué à peser sur la rentabilité du secteur bancaire au deuxième trimestre 2008 », a déclaré le directeur général du groupe, Baudouin Prot, cité dans le communiqué. « Dans ce contexte, BNP Paribas dégage à nouveau des résultats opérationnels robustes dans tous ses métiers. »
Les revenus (produit net bancaire) reculent de 8,5 % à 7,5 milliards d’euros.
Pour l’ensemble du premier semestre, le produit net bancaire du groupe s’élève à 14 912 millions d’euros (- 9,2 %) et le résultat net part du groupe s’inscrit à 3 486 millions d’euros (- 27,2 % par rapport au premier semestre 2007), soit un bénéfice net semestriel par action de 3,77 euros.

La crise des crédits immobiliers américains à risque (« subprime ») a coûté 542 millions d’euros à la banque ce trimestre, soit à peu près autant qu’annoncé la veille par Société Générale (575 millions d’euros).
Au total, le coût de la crise financière s’élève à près de 2,4 milliards d’euros depuis un an. C’est une des plus faibles factures payées par les grandes banques françaises, BNP Paribas étant resté à l’écart des produits les plus nocifs du « subprime ».
Le directeur général de la banque française BNP Paribas, Baudoin Prot, a estimé que la crise financière avait pris au deuxième trimestre un « tour moins alarmant » tout en reconnaissant que celle-ci « n’est pas terminée », lors d’un entretien sur BFM. « BNP Paribas, depuis quatre trimestres de crise, performe nettement mieux que l’ensemble des banques. Je crois que nous pouvons même dire que nous sortons du lot, que nous tirons notre épingle du jeu et j’espère bien que BNP Paribas continuera » sur cette lancée, a déclaré ce matin le dirigeant.

Turbulences boursières obligent, l’activité de la banque de financement et d’investissement (BFI, activités de marché) a souffert lors du trimestre écoulé. Elle a ainsi vu ses revenus baisser de 24,5 % par rapport à leur niveau du deuxième trimestre 2007 à 1 852 millions d’euros. BNP Paribas souligne toutefois un « rebond » des résultats de ce pôle dont les revenus progressent de 41,3 % par rapport au premier trimestre de cette année.
Contrairement à Société Générale, la BFI est restée bénéficiaire au deuxième trimestre, dégageant 523 millions d’euros de profits avant impôts (en baisse de 57 % sur un an).
« L’activité de clientèle a été à nouveau très soutenue, les revenus clients progressant encore par rapport au niveau élevé du deuxième trimestre 2007. Cette progression traduit la solidité des franchises de BNP Paribas CIB, ainsi que l’amélioration de son positionnement compétitif », explique le communiqué de presse.
Pour l’ensemble du premier semestre, le produit net bancaire de CIB (Corporate and Investment Banking) s’élève à 3 163 millions d’euros, contre 4 829 millions d’euros au premier semestre 2007. Le résultat avant impôt s’établit à 841 millions d’euros, contre 2 389 millions d’euros, un niveau record, au premier semestre 2007.
« Le pôle CIB de BNP Paribas est un des deux seuls acteurs mondiaux de banque de financement et d’investissement qui ont dégagé un résultat avant impôt positif chaque trimestre depuis le début de la crise. Grâce à une implication très faible dans les métiers directement touchés par la crise et à une répartition géographique favorable, avec un tiers des revenus de clients générés en Asie et dans les pays émergents, les revenus du pôle démontrent une résilience supérieure à celle de ses concurrents. S’appuyant sur ces bons résultats et sur la solidité financière du groupe, le pôle peut poursuivre sa stratégie de croissance, disposant de franchises renforcées et d’équipes pleinement mobilisées, tout en maintenant sa politique de risque rigoureuse dans un contexte qui reste difficile », poursuit le communiqué.

L’activité Asset Management and Services (AMS) obtient des résultats satisfaisants qui confirment son dynamisme commercial et son potentiel de rentabilité, note le communiqué. Malgré un contexte de marché défavorable, les revenus du pôle AMS atteignent un plus haut historique à 1 396 millions d’euros, soit une hausse de 2,9 % par rapport au deuxième trimestre 2007.
Les actifs sous gestion s’établissent à 546 milliards d’euros au 30 juin 2008, contre 548 milliards d’euros au 31 mars 2008.
Le trimestre a été marqué par l’acquisition d’IMS, société de multi-gestion au Royaume-Uni.
Pour l’ensemble du premier semestre, les revenus du pôle atteignent 2 659 millions d’euros, en hausse de 1,9 % par rapport au premier semestre 2007.

La bonne résistance de la banque de détail (clientèle de particuliers, PME...) a toutefois permis de limiter les effets négatifs de la crise financière.
Le produit net bancaire de la Banque de Détail en France augmente de 3 % par rapport au deuxième trimestre 2007.
La banque met en avant sa « forte dynamique commerciale » qui l’a conduit à ouvrir 40 000 nouveaux comptes sur le trimestre. Sur les six premiers mois de l’année, les ouvertures de comptes de la banque se sont toutefois élevées à 100 000, en baisse par rapport aux 140 000 du premier semestre 2007.
A l’étranger, l’activité de banque de détail reste soutenue avec un produit net bancaire semestriel en hausse de 6,4 % pour la filiale italienne BNL et des revenus semestriels en hausse de 8,9 % sur le pôle International Retail Services (IRS) qui compte notamment la filiale américaine BancWest et les banques des pays émergents (Maghreb, Russie, Turquie...).

La banque insiste enfin sur sa « solidité financière » alors que des rumeurs avaient couru sur une éventuelle augmentation de capital. « En matière de liquidité, le groupe bénéficie d’une des meilleures signatures du secteur, ce qui lui permet de lever des fonds, à court ou moyen et long terme, dans des conditions de volume et de marge meilleures que celles de ses principaux concurrents », note le groupe. BNP Paribas a au premier semestre levé 34 milliards d’euros à moyen et long terme, contre 29 milliards au premier semestre 2007. Le groupe a notamment augmenté les fonds levés auprès de la clientèle d’entreprises et d’investisseurs institutionnels, sur l’ensemble des zones géographiques.
« BNP Paribas n’est soumis à aucune pression pour lever des fonds propres et dispose d’une capacité bénéficiaire qui lui permet de financer son développement organique tout en maintenant une politique de dividende solide », assure le groupe.
Le ratio de fonds propres « Tier 1 » du groupe s’établit au 30 juin à 7,6 %. « Compte-tenu de la grande diversification de ses sources de revenus, de la récurrence de ses résultats, et de la qualité de sa gestion des risques, ce niveau assure à BNP Paribas un des meilleurs niveaux de qualité de crédit du secteur bancaire », peut-on lire dans le communiqué de presse.

Francebourse.com, avec AFP
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