Pétrole : Il ne faut pas s’attendre à de grands changements
Article du 04/03/2008
Les membres de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole se réunissent demain et il ne faut pas s’attendre à un geste de leur part en faveur d’une baisse de la production. « Je ne pense pas que nous ayons besoin de toucher pour l’instant » à la production, a d’ailleurs affirmé hier Choukri Ghanem, président de la compagnie nationale pétrolière libyenne, qui a rang de ministre du Pétrole.
Hier également, dans un entretien à la revue Pétrostratégies, le chef de file de l’organisation, Ali Al-Nouaïmi refusait de se prononcer sur l’issue de cette réunion. « Nous examinons les informations telles qu’elles se présentent, nous étudions les données et nous décidons en conséquence. (...) Tant que cela n’est pas fait, il est imprudent de dire autre chose », juge-t-il.
Certains membres du cartel « déclarent que nous allons maintenir la production, d’autres que nous allons la réduire. Ce ne sont que des opinions », ajoutait-il. En effet, tous les membres de l’OPEP ne semblent pas partager le même avis exactement. Le ministre algérien du Pétrole, Chakib Khelil, président en exercice de l’OPEP, n’a lui pas exclu que le cartel restreigne sa production : il a affirmé à son arrivée dans la capitale autrichienne que l’Organisation allait devoir choisir entre « un maintien ou une baisse » de production.
A quoi faut-il s’attendre. Sans doute pas à une hausse de la production pétrolière alors qu’une entrée en récession des Etats-Unis signifierait une baisse de la consommation.
Peut-être pas non plus à un mouvement en sens inverse car une baisse de production ne serait « pas bienvenue » et serait également « surprenante » dans un contexte de prix record, indique Lawrence Eagles, chef analyste de l'Agence internationale de l’Energie (AIE). Une éventuelle baisse de production serait vraisemblablement ressentie comme une provocation à l’heure où les prix du baril s’envolent sur le marché.
